Sophie a la particularité de pouvoir enchanter les vêtements qu'elle confectionne ! De cette façon, plus besoin de chercher sa taille dans le magasin, c'est taille unique pour tout le monde et ça s'adapte à la morphologie ! :D Avec ce petit don de sorcellerie, elle peut donc vous créer des affaires aussi enchantés que des filtres ! C'est pas tout mais ... il ne faut pas non plus s'attendre à ce qu'un habit vous change complètement, ce n'est pas un Trompe l'Oeil et comme on dit, l'habit ne fait pas le moine ;)

Comme pour d'autres malheureux fables anciennement ensorcelés, Sophie se retrouve à nouveau sujette à son vieillissement prématuré. Lorsqu'elle déprime et qu'elle perd confiance en elle, ses cheveux grisonnent, son dos se voûte légèrement et sa peau prend quelques rides.

Sophie a débarqué dans le monde des communs depuis quelques temps déjà. Ses aventures avec Howl ont pris fin peu après l'arrivée de l'Adversaire. Howl, en tant que grand sorcier, a pris la décision de combattre mais n'a pas pu supporter l'idée de laisser Sophie sans protection. Avant de partir à la bataille, il réussit à la faire passer dans l'autre monde, un peu contre son gré. Mais la jeune fille était conciliante et malgré le fait qu'elle aurait voulu rester et l'aider de son mieux, elle avait conscience qu'il serait trop inquiet pour elle s'il ne la savait pas loin de tout danger.

Avec le peu de sous qu'elle avait pu obtenir pour vivre à Fabletown, elle commença à faire le ménage et à garder les enfants des plus aisés. Quand elle eut assez pour acheter quelques rouleaux de tissus, elle commença une activité de couturière dans son appartement, elle n'avait certes pas ce qu'il fallait pour ouvrir une boutique. Grâce à ses dons, elle arriva à se faire une clientèle mais la qualité de ses vêtements restant d'un certain standing et de qualité, ses ventes n'étaient pas très récurrentes. Elle continua donc à prêter ses services à la personne.
Mais ce monde, sans Michael, Calcifer, ses soeurs et surtout sans son cher Howl, était bien triste et vide, elle se mit donc à donner de son temps aux plus démunis en qualité de couturière ou juste de compagnie, attendant de les voir débarquer pour enfin vivre heureuse ... comme on pouvait l'être à Fabletown.


Sophie finit d'arranger sa coiffure devant son miroir sans artifices et après un dernier coup d'oeil à son reflet, partit d'un bon pas attraper ses affaires. Sa veste sur le bras, son sac sur l'épaule et ses clefs à la main, elle donna un dernier coup de talon pour ajuster ses chaussures et sortit de son appartement.
Aujourd'hui, aucun client ne viendrait, jour de congé oblige, si l'on pouvait appeler cela un jour de congé. Le jeudi et le vendredi étaient juste réservés pour ses journées de femme de ménage. Ce métier ne payait pas des quantités astronomiques mais il lui permettait de travailler dans son coin sans qu'on vienne la déranger - et si on essayait de l'interrompre, elle était capable de faire monter un nuage de poussière au nez de l'enquiquineur, d'un bon coup de balai. Qu'on lui râle dessus parce qu'elle ne travaillait pas assez vite ou pas assez bien, d'accord, mais qu'on la laisse faire ce qu'elle devait faire en paix !

La famille chez qui elle allait en ce jour avait l'habitude de lui demander ses services, mais malgré le fait qu'ils étaient plutôt aisés pour des Fables assez communs, ils essayaient toujours de l'arnaquer sur sa paie. C'est bien connu que ceux qui ont le pognon n'aiment ps le partager...
Ils faisaient toujours appel à elle en fin de semaine et juste avant le week end, c'est que ces messieurs dames avaient plein d'amis et qu'ils ne voulaient pas les accueillir n'importe comment, mais sans lever le petit doigt c'était encore mieux tiens. Enfin, elle ne devait pas se plaindre, ça lui faisait des sous.
Montant dans le bus, qui arriva à l'heure, elle salua d'un hochement de tête les autres habitués qu'elle voyait donc régulièrement. Bien qu'elle était polie pour leur dire bonjour, elle n'avait jamais réellement fait l'effort de leur parler. Elle avait pourtant un certain besoin de compagnie ici, mais n'était pas assez ouverte pour se lancer à papoter avec des inconnus.

Voyant qu'on se rapprochait de son arrêt, Sophie appuya sur le bouton d'arrêt demandé et se rapprocha de la porte arrière. La main posée sur l'une des barres de maintien, elle regardait le bus avancer dans le rue lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne s'arrêtait pas. Elle remonta donc l'allée jusqu'au conducteur et se pencha pour lui parler.
- Eh dites, j'avais appuyé sur le bouton pour descendre à l'arrêt Bullfinch... lui dit-elle, un peu contrariée.
- Vous dites ? lui répondit le chauffeur en tournant la tête vers elle.
- Mais vous êtes fous, regardez la route, sinon on va avoir un problème ! Reprit-elle en haussant la voix. Je disais que je voulais descendre à la rue Bullfinch !
- Ah bin on vient de la passer m'dame, fallait me dire avant !
- Mais je l'ai dit bon sang ! Je me suis servie du bouton !
- Ah mais oui mais c'est qu'il marche plus depuis des jours !
Sophie souffla fortement et serra les dents.
- C'est gentil de me prévenir maintenant tiens ! Je vais être en retard et ils vont retenir ça sur mon salaire...
- C'est la vie ma p'tite dame ...
Elle soupira pour la énième fois et attendit patiemment l'arrêt suivant ...