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Paperasse : la malédiction moderne
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Invité
Il est seul... Courant à travers les sous-bois sombre d'une forêt millénaire. Les branches se tendant vers lui comme des bras squelettiques cherchant à l'agripper, le retenir dans la poigne de leurs doigts effilés. Et quand bien même il arrivait à les éviter, les racines traîtresses étaient prêtent à faucher ses pieds, freinant sa course effrénée, avec le sylvestre espoir de lui tordre une cheville qui sait...Même leur feuillage vient à cacher la lune, seule lumière qui aurait pu le guider vers le salut, vers la vie... Tout lui était retiré...comme toujours....

Il les entends, derrière lui, grognants, hurlants, vociférants une faim qui ne semble jamais pouvoir être assouvie... Son aile cassée lui faisait un mal de chien. Le sang goutte lentement et gorge la mousse noire. Elle l’alourdie, et la douleur lancinante qui s'en dégage lui donne l'impression que c'est tout son corps qui est brisé... Que peut-on bien faire quand tout semble perdu ? Il y avait toujours l'option de se laisser choir ici et maintenant, dans un lit de feuilles et de terre humide. Cela pourrait le sauver si on ne le remarque pas. Ou alors le rapprocher plus rapidement de la tombe. L'un comme l'autre n'était pas un si mauvaise pensée sur le moment. La forêt allait-elle le protéger si il cherche à se cacher ? Allait-elle reconnaître son enfant, son petit fée ? Pensée idiote que cela, personne ne l'avait jamais reconnu de son sang, alors pourquoi un hypothétique être de bois et de verdure surgirait de nul part pour l'enserrer dans ses bras protecteur ? Ce genre de magie n'existait plus en ce monde ! Elle était morte. Et quand bien même, elle ne fut jamais pour lui...  

La petite ombre fuyante courait donc sans s'arrêter, sans pouvoir voir au delà de quelques arbres devant elle. Des silhouettes inquiétantes se dessinent fugacement autour de Belphégor fuyant pour disparaître aussitôt. Il entends alors un cri, lointain, avec tant de peurs et de désespoirs qu'il vint le transperçer plus profondément que n'importe quel lame. Son visage se crispa, il aurait voulu pouvoir clore ses oreilles, voir même s'enfoncer les doigts si profondément à l'intérieur qu'il s'en perforerait les tympans. Le cri s'était déjà tu, mais son écho ne voulait pas quitter son crâne assourdi. Il n'arrivait même pas lui-même à s'imagine secourir cette pauvre victime en proie à quelques créatures monstrueuses que aucun récit n'avait encore jamais réussi à décrire. Dans ses histoires, il n'était pas le héros. Il n'avait rien d'un chevalier en armure rutilante. Il ne brandissait nul épée flamboyante. Et quand bien même il résidait encore un peu de courage en lui à cet instant,ce ne serait sûrement pas pour sauter au cou de son terrifiant opposant, et lui asséner un baiser fatal... Sa malédiction était faite pour le détruire lui. Certainement pas pour en sauver d'autres... Il tenta de fermer son esprit, se focaliser sur sa propre survie. Alors il coure, encore et toujours, porté par une vigueur qui lui était inconnue, la fatigue disparaissant face à l'épouvante qui compressait tout son être. Il coure sans une pause, sans un ralentissement. Il trébuche. Il se redresse et repars... dans les ténèbres des sous-bois, dans la maison qu'il avait fuit autrefois... Il n'espérait qu'une chose, ne pas mourir ici. Surtout pas ici...


Le hurlement retenti à nouveau avec force, au plus proche de lui ! Son cœur s'emballe, ses muscles se crispent alors qu'il se redresse vivement, les yeux écarquillés et un cri étouffé glissant de sa gorge contre sa volonté.
Ses yeux sont brouillés par la lumière diffuse des vitres. Son regard balaye les environs comme un animal ayant senti le danger. Son esprit avait bien du mal à faire pareille transition. Il pouvait presque encore voir les silhouettes des gigantesques arbres autour de lui, tandis que le crissement des feuilles sous sa course bourdonnait encore à ses oreilles. Il n'y avait pourtant plus rien de tout cela. Le voile du rêve avait filé, et le cri qui l'en avait extirpé, n'était autre qu'un crissement de pneu un peu trop appuyé dans le virage avoisinant.

Ses poumons lui permettent enfin d'expirer. Il s'assit un peu mieux dans ce qu'il reconnaissait au simple toucher on vieux canapé, rugueux et défoncé par le temps et les maltraitances des innombrables postérieurs, et accessoirement le théâtre de ses frayeurs oniriques. La large baie vitrée bordant tout son appartement plongeait la pièce dans une atmosphère dorée, ou les rayons du soleil venait miroiter sur la poussière ambiante comme une pluie de lumière. Les vieux stores grinçants était baissés de moitié, tout juste de quoi éviter un éclat traître de venir le réveiller de son « sommeil réparateur ». Idiot qu'il était d'avoir voulu, sur un coup de tête, prendre une précaution si stupide. Il savait pourtant bien que dormir ne lui était jamais bénéfique. C'est d'ailleurs pour cela qui repoussait jusqu'à ses limites ces moments des plus désagréables. Il avait perdu les clés du palais de Morphée depuis longtemps. Et la seule porte qu'il pouvait prendre dans ses redoutés repos, était celle de sa mémoire, peuplée de souvenirs qui se font alors une joie de remplacer les rêves. Et quoi de plus marquant pour un fable, que la fuite des royaumes ?...

L'espoir de regain du féétaud se pose sur la table basse, entre un amoncellement de magasines et un petit pot de bambous qui avait clairement besoin d'eau. Sa main se faufila entre pour y agripper une tasse noire et ébréchée. Il la porta à son nez et renifla légèrement. Il avait bien besoin d'un remontant, mais tout ce qui vint à ses narines, fut le lourd fumet d'une infusion bon marché, et froide qui plus est. De quoi le raviser sur le champ. Pourquoi d'ailleurs c'était il prit à boire cet ersatz de breuvage qui l'avait certainement bordé traîtreusement  jusqu'à cet effroyable sommeil ! Sûrement encore une de ses lubies de fée à vouloir tout avoir, tout tenter, tout tester. Et bien sans lui à présent !

Il vida le reste de tasse dans le pot de bambous avant de se décider à se lever. Ses jambes protestèrent un peu, craquant légèrement sous l'effort. Combien de temps avait-il bien pu dormir pour en arriver là ? Et d'ailleurs, qu'elle heure était il ? Trop de nouvelles questions pour son esprit embrumé. D'abord, le réconfort ! Ses pas le menèrent en premier lieu jusqu'à son vieux jukebox, la fierté de son antre, et qui rumine un silence bien trop inhabituel pour l'endroit. Il n'aura sûrement pas le loisir de faire son choix à chaque morceau, et lance donc un « shuffle » qui enclenche directement le mécanisme, et place un blues de Miles Davis sous la tête de lecture, prenant le temps d'apprécier les premières notes avant de se traîner jusqu'à la cuisine. Les bienfaits de vivres dans son appartement était que, mise à part cabinet et douche, tout était réuni dans une seul pièce. Salon, cuisine, chambre et même bureau, chacun ayant son coin de cette immense et unique salle, un équilibre précaire en voyant que chacun finissait par être envahi des objets appartenant à l'autre.

Les yeux toujours mi-clos du réveil, il prit la peine de passer la tasse sous l'eau, juste au dessus de la vaisselle sale de la veille, éclaboussant au passage un dossier notarial qui traînait par là. Il ne trouva rien de mieux alors à porté qu'un tricot qu'il avait débuté dans sa dernière fantaisie pour éponger le tout sous un juron bien franc. Peine perdu, l'encre débordait déjà peu à peu sur le papier trempé, un travail bon à refaire en gros. Et des clients qui allait devoir encore plus attendre. Alors perdu pour perdu, ils attendront au moins qu'il refasse du café.

Remplissant la vieille cafetière qu'il enclencha au passage, il pu enfin se permettre de se resituer dans le temps. Pas de montre à son poignet, et le réveil de la partie « chambre » avait disparu au point ou il n’espérait plus vraiment le retrouver un jour. Qu'à cela ne tienne, le sombre éveillé se glissa donc jusqu'aux fenêtre et remonta les larges stores dans un grincement qui fit réagir plusieurs passants en contre bas, alors qu'il tenta de juger par l'affolement quotidien de la rue si il fallait plus compter sur le reste de la journée ou alors la soirée dans son emploi du temps déconfit. Il avait du mal à véritablement apercevoir la rue la plus passante proche de chez lui, et encore, elle n'avait rien d'une grande avenue. Non, il devait surtout faire avec la vision du chantier annulé par ses soins juste en face de ses fenêtres. À la limite de Fabletown, dans un quartier sombre et perdu, il avait beau épier ce monde extérieur à la recherche d'un indice quelconque, c'est son estomac gargouillant qui lui donna ce qu'il cherchait. On ne peut donc compter que sur soi-même.

Dans un pivot bien peu sautillant pour un être au sang féerique, et c'est tant mieux, il tourna le dos aux vitres usées et sa lumière bien trop agressive, pour mieux juger de ce qu'il était bon à faire à présent. La sieste semble donc lui avoir sucrée la fin de matinée et l'heure du repas, mais n'avait pas pu grignoter plus sa journée, des remerciements silencieux à un excité du volant s'imposent donc. Comme toujours dans ce genre de dilemme, son regard se pose mollement sur son bureau entassé de travail en retard. Son pauvre cerveau était-il en mesure d'assurer ses engagements aujourd'hui ? Il allait bien falloir, mais certainement pas après un brin de toilette, pour extirper la moiteur d'après cauchemar qui vient coller à la peau la chemise qui lui servit de pyjama de fortune pour l'occasion. Passant sous l'unique encadrure de l'appartement autre que celle de l'entrée, il bazarda à son habitude la dite chemise dans un panier vomissant déjà son trop-plein sur le sol pour mieux s'essuyer le corps et le visage à l'eau froide. En revenant dans la pièce principale, il entendit le claquement reconnaissable de sa vieille machine au mécanisme grippé, lui signalant que son café était prêt à être servi. Au moins, il y avait ici quelque chose qui ne lui voulait que du bien. Torse nu, il profita de la fraîcheur ambiante, c'est qu'il était légèrement compliqué de bien chauffé un pareil endroit, tout en fouillant dans ses affaires de quoi se couvrir. Et au diable la bienséance, n'attendant aucune visite, lui qui était si solitaire, un vieux sweat fera l'affaire.

Reprenant sa tasse qu'il avait laissé goutter directement sur le tricot-éponge de tout à l'heure, il se verse enfin son breuvage favori aussi noir que possible et quasiment à ras bord. La première gorgée le fait grimacé par la brûlure qu'elle provoque sur sa langue et le goût très prononcé, mais c'était en même temps une renaissance. Les marques tenaces du cauchemar disparaissait enfin de son esprit, et son corps reposé et ragaillardi lui donna un entrain nouveau.  

Dans des enjambés bien plus décidés que depuis son levé, il passa les murailles de dossier qui encerclent son massif bureau de chêne, et s'installa dans un grincement de sa chaise de bois devant une machine à écrire qui avait fait son temps. Par le lancé de son regard hasardeux sur les possibles élus, il choisi une pochette qu'il commence à étudier dans une conscience professionnel que peu lui connaisse. Et tel un grand pianiste, devant sa partition, il installe alors ses doigts sur le clavier, et joue des mots, des règlements et des lois pour le bien de sa communauté. Quoi de mieux pour oublier le cauchemars du passé qu'en aidant ceux qui en subissent certainement aussi les nuits tourmentées ?
Mer 4 Mar - 5:15
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Invité
Anciennement Madame Coleman attendait une réponse pour savoir si oui ou non elle allait hériter de la fortune de ce cher petit John. Il n’avait pas été un homme moyen. Peut-être un peu manipulateur avec les jeunes filles, mais jamais grossier ni même vulgaire. Il était classe, pouvait se montrer attentionné et il avait une grande culture. Seulement, John Coleman n’avait pas été très chanceux de rencontre Marise Corriveau. S’il avait vécu un pays plus haut, on lui aurait raconté la légende de la sorcière. Il aurait ri, elle aussi, mais Dieu seul savait ce qu’il allait se produire après. Mais pas que Dieu, elle aussi.

Ils finissent tous par mourir. Sans exception.

Elle ne les tuait pas. Ils décédaient, souvent par accident, tout simplement. Tomber dans les escaliers, heurté par une voiture, et plein d’autres morts plus amusantes les unes que les autres. Marise les notait dans un coin de sa tête, depuis son arrivée dans le monde mundane. Et malgré les avertissements, elle continuait son petit manège. Se payant ainsi un joli appartement aux Woodlands et une somme d’argent considérable. À Fabletown, elle n’avait pas d’ami. Personne ne l’appréciait et elle n’appréciait personne. Marise était la sorcière des mauvais contes, un mal que l’on devait supporter parce que, oh ! En plus d’apporter une contribution financière, elle servait au Treizième lorsqu’elle ne tournait pas autour d’un riche jeune homme.

Il y avait cependant une personne sur Bullfinch Street qu’elle tentait de garder dans ses relations positives. Un démon, horrible et sombre, qui aurait pu être un si bon compagnon, mais qui avait choisi la voie de la rédemption plutôt que les ténèbres. Rangé, il était devenu un vrai homme, un vrai mundane… malheureusement ! Marise le jugeait sévèrement pour cela, mais continuait à sourire à chaque fois qu’elle le croisait. Pourquoi ? Parce que cet antagoniste qui essayait de changer de camp tenait entre ses mains la raison pour laquelle la sorcière continuait de charmer les humains : l’argent.

Entre l’héritage de John Coleman et elle, il y avait un obstacle : Bastian Phégor. Lors des premières années, il y a de cela très très longtemps, le séduire lui était venu à l’esprit. Marise avait ensuite réfléchi, et en était venu à la conclusion qu’il était beaucoup plus difficile de se débarrasser d’un Fable que d’un mundane ordinaire. Mieux valait garder une relation neutre, pour éviter toute complication.

Marise avait noué ses longs cheveux noirs en un chignon professionnel et strict. Sur ses paupières était dessiné une fine ligne noire et elle avait revêtît un tailleur droit. Elle avait l’allure d’une businesswoman plus que de la femme au foyer, et c’était tant mieux. Avec des escarpins –parce que Madame Corriveau ne se privait de rien- elle descendit au rez-de-chaussé des Woodlands et se rendit jusque chez le démon. Le démon, plutôt.

Sac à main sur l’épaule –Bastian ayant déjà tous les documents nécessaires- elle alla toquer à la porte du notaire. Combien de fois avait-elle eu envie d’entrer à grands coups de pied, hein ? Patiente, droite, elle attendit, dégageant un aura de condescendance et de malveillance.
Jeu 5 Mar - 17:54
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Invité
Ses doigts filaient, la paperasse défilait, et sous cet envie de travailler qui était bien fort rare chez lui, au grand désespoir de ses clients, les dossiers se bouclaient peu à peu. Il lui faudrait certainement garder ce rythme pendant des semaines pour se mettre à jours, mais ce serait là un espoir bien téméraire. Chez Bastian, on ne pouvait jamais prédire quoi que ce soit. Il était d'un humeur si changeante par moment qu'il en frisait presque la schizophrénie. Du bûcheur au branleur, du sympathique au déprimant, savoir sur quel pied danser à ses côtés relevait du défi. Certain s'y sont bien tenté, mais beaucoup on fini par jeter l'éponge. Aujourd'hui, peu de fables savent qu'il est toujours parmi eux. Parmi ceux qui ont de base connaissance de son existence, ce qui restreint déjà fortement le nombre, il fallait ensuite en déduire ceux qui le croient tout simplement mort dans les Royaumes. Au final, il ne reste guère plus que la direction des Woodlands et quelques liens plus dissimulés, comme avec les filles du Neuf de Pique, qui venait pas instant rappeler à lui-même qu'il était encore bien vivant. De plus, à travers les mailles du filet, certain fables consciencieux ou méfiants, il ne saurait le dire, venait quérir ses services sans passer par la case administratives des leurs. Pourtant, il suffisait de passer par les bureaux des affaires internes de la communauté, qui le lui retransmettait dans les plus bref délais, eux du moins. Encore une autre raison pour laquelle les citoyen de Fabletown avaient tendance à croire que son travail était fait par miss Snow ou quelqu'un de bien plus haut placé que lui en tout les cas. Pourquoi alors chercher à le rencontrer directement?Le plus souvent pour des affaires dans lesquelles ils ne veulent tout simplement pas trop voir le museau du sheriff Bigby pour sur. Et aussi Belphégor qu'il était, il prenait un point d'ordre à ne pas trop mouiller dans ce qui semblait être les cas les plus louches. Et à l'époque du Croocked Man, il a dû en refuser pas mal. De nos jours, tout passe par la paperasse. Vôtre vie, vos biens, vos actions... tout est consigné soigneusement, répertorié et classé. Même le monde criminel s'y est mis, de grès ou de force. C'était là le cimetière moderne. Et lui se trouvait être le croque mort alors. Fouillant et déterrant dossiers et affaires. Il fallait le vouloir pour que le « démon » fouine ainsi dans vôtre passé en toute impunité. Même pire, vous lui en donnez vous même la clé. Peut-être pour cela d'ailleurs qu'il restait préférable que les Woodlands prennent les affaires pour lui. Il y avait bien pire comme secrétaire. Et en plus, en cas de retard, ce qui arrive à chaque fois au point d'en devenir presque une « question de principe », c'est eux qui se font enguirlander. Et ce serait pire encore si il avouait que c'était de la faute de Belphégor ! Que c'est lui qui avait en ce moment même en main tout les détails de vôtre existence ! Autant leur donner directement le bâton pour se faire battre. La nouvelle serait catastrophique, lui qui souffrait encore et toujours de l'image qu'on lui avait donné. Les mécontents feraient sûrement fi du travail qu'il a quant à lui achevé, et ce n'est pas d'hier qu'il était notaire. Alors dans l'ombre et le silence, il continuait à pianoter tranquillement, en pensant justement au bonheur de ces râleurs.

Sauf que voilà, un événement aussi inattendu que rare dans cet appartement survint. On frappait à sa porte... Autant dire que la dernière visite qu'il ait reçu dans son modeste chez-lui n'était autre qu'une fille du Neuf de Pique. Et encore, c'était il y a cela deux semaines déjà. Depuis, plus personne n'avait osé franchir sa porte. Peut-être une erreur ? Un colis trop volumineux pour sa boite aux lettres ? Lui qui passait son temps à commander tout et n'importe quoi par annonce. Mais sa bonne mémoire ne lui rappela aucune affaire de cette ordre. Tout ce cheminement de pensée le laissant un peu interdit fit lentement perdre du temps, avant que enfin il ne décide de réagir.


« - euuhhh... oui une minute ! »

Presque affolé, regardant l'état de son appartement plutôt bordélique, mais qui au final ne fut jamais autrement à part quand il n'était tout simplement pas encore installé ici, espérant que ce ne soit que pour une broutille ne nécessitant pas d'entrer dans son antre. Un tic qu'il avait de tenir à ce point à son « univers ». Et il veillait particulièrement aux personnes pouvant y pénétrer.
Néanmoins il y avait bien quelqu'un à sa porte, et qu'il faisait grossièrement attendre qui plus est. Se levant en hâte au point de renverser une pile de feuilles posées alors à même le sol à côté du bureau, il préféra la laisser là pour le moment et se dirigea à grand pas vers l'entrée, ne voulant pas faire plus patienter ce curieux visiteur. Son œil se fraye un chemin jusqu'au judas, le suspens à son comble comme si ce moment était véritablement un événement incroyable. Et là lui apparu, dans sa froide beauté, Mme Corriveau, à défaut de se rappeler qu'elle nom elle pouvait bien officiellement porter ces derniers temps, une de ses clientes les plus... zélée. Ce serait mentir que de dire qu'il aurait préféré voir à travers l’œilleton bien d'autres personnes que elle. De par son passé, Bastian n'était pas homme, ou du moins fée, à être facilement déstabilisé. Mais en connaissance de tout les mariages et héritages qu'elle a pu récolter depuis son arrivée en ce monde, et il les connaît très bien vu qu'il s'est chargé de chaque affaires, il ne pouvait qu'être spectateur, voir même un acteur bien que secondaires, d'affaires auxquels il aurait justement préféré ne pas tremper. Lui-même n'était pas un saint, certainement pas même, mais lors de l'exode, il avait été de ceux à croire en la rédemption, en la survie communautaire et non solitaire. Pas elle.... Il ne voulait pas juger les gens, il ne s'en croyait pas en posséder le droit, pas avec son passé du moins. Et en connaissance de l'histoire de cette femme, il s'en était senti bizarrement proche au début. Elle aussi prisonnière d'une malédiction encore plus horrible que la sienne.
Lui-même a eu des incidents de-ci de-là depuis leur arrivée chez les mundanes, c'est une chose inévitable dans leur situation. Mais jamais il n'avait cherché à les provoquer. Il respectait son contrat,mais doutait de plus en plus que ce soit le cas pour celle que l'on continuait à surnommer avec méchanceté « la Corriveau ».
Il y a longtemps, dans leurs premières rencontres, dans les premiers de ses mariages, alors que lui-même était dans une phase ou il se croyait capable de vivre proche de la communauté, il avait cru fortement à la bonne foi de cette femme. À sa douleur, à son combat contre ses démons. Il y avait vu quelqu'un capable de le comprendre, et surtout qu'il pouvait aider. C'était presque une des pierres marquantes de son renouveau. De son espoir d'une vie meilleure pour lui même après la fuite des Royaumes. Mais aujourd'hui, il se retrouvait presque autant piégé par cette femme que ses défunts maris. Il travaillait pour elle, toujours un peu plus consciencieusement que pour les autres car elle était l'une des rares à faire affaire directement avec lui. Mais ses questionnements, ses doutes, l'impression d'être comme complice de ses mauvais agissements... Il avait depuis longtemps perdu l'idée d'aider Marise. Il était clair qu'elle n'en avait de toute façon pas besoin. Et surtout par venant d'un mec aussi paumé que lui. Mais il voyait les noms, les décès, les chiffres et les fortunes qui défilaient, dans les mois qui suivaient un nouveau faire-part de mariage, qu'il consignait eux aussi, dans une liste bien trop longue pour être honnête. Même le prince Charmant avait bien du mal à rivaliser. Et dans son cas, les fins étaient bien moins... funestes.

Quittant son observation du couloir, il prit la rapide peine de lisser sa chemise pas repasser du plat de la main et tenter de discipliner une chevelure encore marqué de sa sieste. Et alors que Thelonious Monk virevoltait sur son piano en fond, il se décida enfin à ouvrir la porte.

« -Mme.... Coleman oui voilà c'est.... Bref, toute mes condoléances... »

Se décalant légèrement pour l'inviter à entrer, il n'en oubliait pas pour autant ses bonnes manières, point d'honneur à être gentleman depuis qu'il avait appris, le plus souvent pas correspondance toujours, comment se comporter en société. Même si sur le coup, il n'était pas vraiment certain qu'elle apporte grande importance à ses condoléances.
Ven 6 Mar - 4:02
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Une minute ?  Une longue minute.  Marise leva ses yeux bleus vers les airs et posa ses poings sur ses hanches en une silhouette autoritaire.  Elle patienta, tranquillement, prenant appui sur un côté de son corps plus que sur l’autre.  Finalement, la porte ouvrit sur un Bastian à la chemise de travers.  Elle leva les sourcils, le regardant dans les yeux.  

« Il était temps. »

Marise n’était pas une femme ayant besoin d’être pressée.  Après tout, elle avait toute la vie et sûrement des siècles de liberté devant elle.  Sans détacher ses prunelles claires de lui, elle entra dans l’appartement.  Bastian n’avait jamais été ordonné, par plus qu’elle.  À la différence que elle, elle avait une femme de ménage –pauvre petite Sophie.  Tout d’abord, elle ne dit rien, préférant promener son regard entre ses quatre murs qu’elle commençait à beaucoup trop connaitre.  Elle n’ignorait pas les codes d’étiquettes mundanes, ainsi se tourna-t-elle vers le notaire, avec un charmant sourire aux lèvres.  

« Je vous remercie, Bastian, mais vous pouvez m’appeler Marise Corriveau désormais. »

Elle n’aimait pas garder ses noms d’épouse.  Elle préférait le sien, celui qu’elle portait quand de ridicules petits humains l’ont pendue dans un arbre et laisser mourir.  Tous les autres sonnaient lâches et horribles à ses oreilles, comme tous les mundanes.  Marise se fraya un chemin dans le logis et alla s’asseoir sur un divan, croisant les jambes, imitant comme une pose de femme fatale.  Ses iris bleus entourés de cils noirs jaugeaient le notaire, un sourire discret mais bien présent demeurait accroché à ses lèvres.  Il était facile d’imaginer tout ce qui passait dans la tête de la sorcière, sans qu’elle n’ait à dire un mot.  Des pensées cruelles et méchantes, gratuites, mauvaises.  Tout ce qui devait se retrouver dans les yeux de Bastian Phégor mais avait disparu depuis qu’il avait signé l’Armistice.  

« Comment vous portez-vous ?  J’espère que je ne vous dérange pas. »

Elle eut un pincement de lèvres, une moue désolée qui dura à peine quelques secondes.  Marise battait des cils, se faisait gentille pour celui qui avait l’avenir de son héritage entre ses mains.  Un pas de travers et qui sait, il pourrait dire non –et elle se mettrait en colère et une confrontation s’en suivrait sans doute.  Et Fabletown ne voulait pas d’une bataille entre Marise et Bastian.  
Sam 7 Mar - 14:45
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Bien à l'abri du pâle soleil, dans un appartement en désordre, la rencontre de deux êtres damnés par la vie avait lieu. Dans un tel cas de figure, l'écrivain moyen aurait sûrement opté pour une nuit brumeuse, dans un cimetière ou quelconque endroit bien plus glauque et effrayant que ici. Quoi que n'importe quel femme de ménage trouverait l’endroit effrayant.

Bastian referme la porte par dépit. Il aurait presque préféré que tout ceci ne dépasse par le pas de sa porte. Mais il aurait dû s'y attendre. Il avait déjà reçu les papiers officiels, qui avaient la fâcheuse tendance à arriver aussi vite que la mort d'un mari avec la Corriveau. Et quand bien même, ce genre de nouvelles se répandent facilement dans une petite communauté telle que la leur. Isolé ou pas, une nouvelle croix sur le tableau de chasse de cette croqueuse d'homme, les messes basses auraient atteint sa porte tôt ou tard. Mais non, il avait souvent la primeur de la nouvelle, bien qu'il était loin de s'en réjouir. Apprendre la mort d'un inconnu, qui plus est d'un mundain, ne lui faisait ni chaud ni froid certes, mais savoir qu'il allait devoir ensuite « engraisser » la fortune de cette diabolique Marise, cela avait le don de le faire tiquer. Car oui, dans cette pièce, si il y avait bien l'un d'entre eux qui était un diable, c'était elle.


« - Nullement, j'étais justement en train de travailler... Et je vais bien je vous remercie... »

Il se retourne vers elle, un air faussement professionnel sur le visage, mais rien d'amicale pour autant. Il pouvait jouer avec ses expressions, donner l'illusion d'avoir un intérêt pour l'affaire dont on lui parlait sur l'instant et qu'il allait certainement oublié dès que son esprit lui en donnera le loisir, mais il ne comptait pas pour autant user de son art pour lui paraître plus sympathique qu'il ne le fallait. Leur « collaboration » en restait à cela, grand bien lui en fasse.
Avoir une locatrice du treizième étage des Woodlands dans la poche, voilà qui ferait plaisir à n'importe qui de nos jours à Fabletown. La magie se faisait si rare, de plus en plus coûteuse, que compter une pratiquante dans son entourage devenait presque objet à vantardise. Beaucoup de sorcières et sorciers ayant suivi l’exile, vivant parmi ceux qu'elles persécutaient auparavant dans une entente presque cordiale, c'était un véritable symbole du renouveau que réussi à apporter cette communauté. Et pourtant, les trois quart au moins du treizième était rempli d'êtres de la pire espèce. Ils ne s'en cachaient pas d'ailleurs. Trop utiles pour pouvoir s'en passer, la société avait accepté leur rédemption quoi qu'il en coûte. Mais la Corriveau... Il était clair qu'elle y avait sa place. Mais sa rédemption sonnait si faux à ses oreilles. Pourtant, le vie des mundaines importait si peu, contrairement à ses contributions pécuniaires, souvent mises en avant quand on évoque le sujet. Ce serait hypocrite de sa part d'oser la blâmer pour cela. Lui-même n'en avait pas grand chose à faire. Ce qui le dérangeait le plus chez elle au final, c'était tout bonnement cette façon de se moquer du Grand Pardon. Il n'en était pas le symbole le plus clinquant, comme le shérif Bigby ou bien d'autres créatures ayant semé la terreur dans les Royaumes bien avant l'arrivée de l'Adversaire. Mais il croyait férocement à ce choix de vie, à cette délivrance du passé, cette chance de pouvoir faire autrement. Le pouvoir de se changer... Et elle, parmi d'autres évidement, elle ne l'avait pas saisi. Elle avait apposé son impeccable derrière dessus et continuait tout simplement d'être ce qu'elle était. Un monstre tout droit sortie d'une histoire au coin du feu.

Son regard sombre se pose sur elle, installée théâtralement dans son canapé. Il pouvait tout de même aisément comprendre la folie qui poussait les hommes à tomber dans ses filets. Surtout quand on ne sait pas qu'il est était, ou plutôt quoi. Charmer les communs, des Royaumes ou ici, était si aisé. Il le savait lui-même très bien. Mais cela n'apportait rien intérieurement. Aucun défi, aucune difficulté. Il n'y avait que l'argent à en retirer. Des « proies », faciles et riches. Des meurtres qui en était presque couvert par l'administration de Fabletown, pour quelques billets qu'elle laissait ensuite traîner. Voilà tout ce qu'il ne pouvait s'empêcher de « voir » dès qu'elle s'installait chez lui pour réclamer son « prix ».


« - Je vous sers quelque chose ? J'ai principalement du Whisky mais il doit me rester du vin quelque part. »

Une bouteille qu'il avait laissé traîné depuis la dernière visite d'une fille du Neuf de Pique, il y a de cela quelques jours à présent. Il en avait acheté deux si ses souvenirs étaient exacts, mais ils n'avaient au final prit le temps d'en boire qu'une. Il ne s'était pas moqué d'elle, comme toujours, avec un grand cru qu'il avait repéré grâce à ses cours d’œnologie par correspondance qu'il avait prit il y a quelques temps de cela. Lui-même était un grand amateur d'alcool plus ambré. Mais pour ce genre de soirée, il préférait la jouer ainsi.


« - Ou vous voulez peut-être que nous passions directement aux affaires ? »

Toujours debout, les mains dans les poches, il lui laissait le choix d'écourter ou d'éterniser leur entrevue. Libre à elle de vouloir rester ici plus longtemps que nécessaire, il se faisait à l'idée que son cycle de travail était déjà révolu à présent qu'elle avait frappé à sa porte. Les moments suivants la résolution des dossiers de Marise Corriveau lui laissait toujours un goût légèrement amer qu'il n'arrivait à dissiper qu'à force du lever de coude toute une soirée.
Sam 14 Mar - 2:07
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Invité
« Du Whisky, je vous prie. » Répondit sagement Marise en regardant le notaire.

Se plaisait-il à vivre sa vie ainsi ? Gratter du papier tous les jours, assied à son bureau, à tenter de faire le bien. Le bien, alors qu’il lui serait beaucoup plus naturel d’agir inversement. Bastian avait une gueule charmante, une personnalité floue mais cela, ce n’était pas important. S’il le voulait, il pourrait faire ce que bon lui plaisait avec tous ces mundanes naïfs et imbéciles. Suivre la voie de la Corriveau, entre autre. Une voie plus… amusante ? Palpitante ? Une voie où il n’aurait pas à contenir ce qu’il était : un démon.

« Nous avons tout notre temps, non ? »

Une journée de plus ou de moins dans une existence de quatre cents ans, ce n’était pas beaucoup. Lentement, elle croisa les jambes, se rappelant il y a de cela quelques siècles, l’époque où elle avait tenté de mettre Bastian dans sa poche. Quel résistant petit, tout de même ! Au final, elle demeurait professionnelle, calme. Cela, néanmoins, ne lui empêchait pas de lui jeter de ces regards sombres et plein de sous-entendus une fois de temps en temps, de le suivre des yeux alors qu’il se promenait dans son appartement désordonné.

« À l’administration ils m’ont dit que l’objet de mes convoitises se trouvait encore dans les royaumes. »

Un rictus déplaisant, une tête qui se tourne qui vient se poser sur un poing. La recherche de la cage dans laquelle on l’avait laissée pourrir n’était pas un secret. Encore moins pour quelqu’un comme le notaire qui, en prenant du retard concernant les papiers d’héritage devait subir le courroux de la Corriveau. À son arrivée à Fabletown, elle avait jetée cette vieille vie de sorcière derrière elle. Ce fut un défi pendant quelques décennies puis, lorsqu’elle se rendit compte que les mundanes, dans les royaumes ou non, étaient tous aussi idiots et courts d’esprit, elle jeta l’éponge. Peut-être n’avait-elle jamais vraiment essayé. Marise se complaisait dans son rôle d’antagoniste, au grand malheur des autres Fables –sauf Kumiho.

« Ce qui est plutôt embêtant, vous en conviendrez. »

Distraitement, elle faisait aller sa chaussure à talon de haut en bas, un signe de contrariété mal gérée.
Dim 5 Avr - 21:06
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