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sleep awake | ft. Little Nemo
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Le plafond, après des jours, des mois, des années de contemplation, avait perdu tout intérêt. Il était bien trop régulièrement peint pour qu’Ole puisse seulement essayer de mémoriser toutes ses irrégularités –ce qui, déjà, était une occupation complètement débile à ses yeux- ; il avait pourtant couvert le moindre mètre carré de plafond de l’appartement dans l’espoir d’y trouver un intérêt ou un endroit où étaler ses réfections du jour, allant même jusqu’à se coucher sur la petite table de la cuisine pour l’observer d’un peu plus haut. Mais il n’y avait que du blanc que quelques malheureuses toiles de poussière n’arrivaient à rendre intéressant. S’il s’était senti l’âme d’un peintre –et avait évolué au-delà des gribouillis au crayon gras-, il aurait abandonné tout ce blanc pour une reproduction de la voûte de son parapluie, dans une tentative naïve d’amener une part des Royaumes dans ce monde morne ; mais encore aurait-il fallu qu’il l’aille sous la main pour pouvoir copier les dessins.

Cela faisait depuis bien des années qu’Ole avait troqué ces heures de contemplation infructueuse avec celles, au moins plus diverses, du ciel nocturne et des rues New Yorkaise. Il ne s’éloignait jamais beaucoup de Fabletown, de peur de se perdre ou de tomber sur de mauvaises connaissances. Toutefois, la chute du Crooked man lui avait donné l’audace de passer par les allées et de contourner les établissements par les cours arrières, comme si le semblant de paix retrouvé le rendait intouchable ou que ses ennemis en sucre s’étaient tous dissous dans le raz de marée du Shérif.

Le marchand de sable se laissait aller au gré de ses pas, leur faisant confiance pour le ramener chez lui aux aurores, comme chaque nuits. Faire des itinéraires signifiait risquer la routine, ce qui risquerait de le ramener à nouveau à l’ennui abrutissant du plafond blanc. Non, les chemins se devaient aléatoire et aussi frais que la pellicule de neige qui crissait sous ses pantoufles pour lui occuper l’esprit. Tiens, déjà, son esprit se mit à vagabonder au simple fait de casser la fine croûte de glace formée sur la poudreuse, ce qui lui rappelait le délire des Mundy à l’idée de briser la croûte de leur crème brûlée avec le dos de la cuillère et, par la même occasion, le fait que leur retirer ce plaisir engendrait larme et crise de nerf interminables. Il l’avait appris à ses dépends et surtout à ceux du petit Kévin, il n’y pas si longtemps de cela.

Le vent dégueulasse et la gadoue qui détrempait ses chaussettes le glaçait jusqu’à l’os et ne cessait d’interrompre le cour de sa pensée. Le temps de se cacher dans la couverture qu’il avait emporté pour se protéger du vent, et déjà il ne se souvenait plus à quoi son esprit vagabondait la seconde d’avant. Les nuits interminables de l’hiver ne se contentaient pas d’être longues et chiantes au possible, elles devaient aussi se mettre sans cesse en travers de ses pérégrinations nocturnes. Ça lui mettait les nerfs à fleur de peau, et ce malgré le froid cru ; à cet instant, New York lui paraissait encore plus disgracieuse qu’à l’habitué et chaque coup d’œil renforçait son mal du pays.

Par exemple, cette nuit-là, le ciel était d’un brun boueux. Pour cause : la pollution lumineuse, un phénomène que l’adolescent peinait encore à saisir, lui qui, au fond de sa tête, se disait que les étoiles avaient surtout besoin d’être polies, bien qu’on lui ait dit que cela était impossible des lustres auparavant. Avant l’attaque des royaumes, quand ses plus grands soucis et sa mauvaise humeur n’étaient dus qu’à un vieux portrait stupide qui osait le remettre en cause. Quand ses plus grands problèmes pouvaient se résoudre en passant les jambes par-dessus l’encadrement de la fenêtre pour aller bouder sur les toits. Les conséquences de ses réactions immatures revenaient à quoi ? Une poignée d’enfants privés d’une histoire et d’un beau rêve pour une moitié de nuit ? Rien de bien grave, surtout en comparaison aux évènements qui avaient chamboulé la vie des fables. Et c’était sans mentionner les échos qui remontaient encore jusqu’à Fabletown ;

il y en avait eu un qui, plus que les autres, lui avait torturé la conscience des journées durant.


Un frisson secoua ses épaules et le stoppa dans son avancée. Il cessa de contempler le ciel –toujours aussi moche- et cacha de nouveau son visage dans son écharpe, observant les alentours. Les rues de New York se ressemblaient, mais celle-ci n’avait rien de comparable aux alentours de Fabletown. Quelque chose dans le fond de l’air glacial, ou peut-être dans le creux de son estomac, avait changé. A moins que cela ne soit qu’une impression, un pressentiment en remarquant la bâtisse devant laquelle ses pas l’avaient mené. Il n’avait cessé de tourner à chaque coin de rue, à droite, à gauche mais était-ce réellement le hasard qui l’avait emmené ici ?

L’atmosphère sembla s’électriser lorsqu’Ole posa sa paume contre la porte. Il resta figé dans l’hésitation –du moins jusqu’à ce que l’hiver ne le motive à entrer d’un coup de vent plus vicieux qu’un coup de pied. Ça ne devait être tout au pire qu’une planque à clochard, essayait-il de rationaliser, et si ça n’était pas le cas, personne ne l’entendrait entrer et il s’en irait à pas de velours, comme s’il n’avait jamais passé le seuil de cet étrange sanctuaire.

Le froid resta piégé derrière la porte. Ce fut en soufflant contre ses mains transies de froid qu’il esquissa les premiers pas dans la maison déserte. Etrange que les Mundy n’aient pas déjà passé le rouleau compresseur sur cet endroit pour en faire un building, ou parking ; toutes ces choses en –ing qui ne cessaient de fleurir depuis les dernières décennies. La maison semblait s’entre contre-foutre et était restée figée dans le passé. L’envie d’essayer d’appeler pour vérifier qu’il soit seul lui brûlait les lèvres, mais il enfoui à nouveau son menton dans son écharpe et préféra continuer d’explorer en silence.
Jeu 8 Jan - 10:21
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Ole Lukøje | Little Nemo



L'aiguille de l'horloge délabrée sonna une heure du matin, son écho acide résonnant au milieu des ruines et des nuages. Nemo regarda dans la direction du cadran immense, en haut de la tour. Cet endroit était souvent dans ses rêves ses derniers temps. Il l'avait appelé les Ruines des Nuages. C'était comme un reflet du New York actuel mais décomposé, abandonné et le silence régnait en ce lieu avec une force peu commune. Cette zone de Slumberland avait été depuis longtemps abandonné et les cauchemars rôdaient dans les parages, leur apparence nuageuse ou visqueuse s'accrochant aux débris et semblant en aspirer toute l'essence.

Pourquoi le garçon s'était aventuré ici ? Tout simplement pour essayer de trouver une trace du roi Morpheus. Mais pour l'instant, il n'avait rien trouvé, et sans moyen de se défendre face aux cauchemars, il ne pouvait rien faire de plus que rôder dans les ombres en espérant que personne ne le remarque. Escaladant les escaliers à moitié défoncés d'un building aux vitres brisées, il arriva bientôt tout en haut sur le toit. Ses cheveux noirs beaucoup plus long qu'à son dernier séjour à Slumberland, il portait des vêtements beaucoup trop grand qu'il avait récupéré dans un troc pour les sans abris : un t-shirt rouge, un sweat à capuche bleu, un bermuda beige à poches et des baskets, le tout abîmé par ses nombreuses escapades. Le vent glacial semblait s'insinuer au plus profond de son âme et Icarus sur son épaule, frissonna en se dissimulant dans la capuche de son sweat, grommelant des suppliques plaintives.

- Ne t'en fais pas, Icarus. On va bien finir par trouver quelque chose...

L'écureuil protesta qu'il voulait rentrer, mais Nemo l'ignora, reserrant la bandoulière de son sac qui contenait le sceptre royal. Il s'était juré de le garder toujours avec lui pour le protéger des voleurs et de ceux qui convoitaient son pouvoir, même si sans la formule, il n'était pas d'une grande utilité. Excepté... La sphère bleutée s'illumina d'une lumière sombre et Nemo grimaça. Il avait été repéré par un cauchemar. Il sentit le sol sous lui devenir instable et des craquements résonner dans l'air. Alors qu'il reculait, il vit tout un pan de l'immeuble où il s'était tenu qui s'effondra et fut aspiré par les nuages en dessous d'eux. Nemo fit la grimace en voyant la silhouette visqueuse d'un cauchemar qui arrivait dans son dos, alors qu'Icarus se mettait à crier de sa voix perçante. Mais le prince s'élança vers le vide et sauta. Grâce à ses capacités de rêveur, il parvint à atteindre l'immeuble d'en face, s'engouffrant dans une fenêtre défoncée alors que, alertés, d'autres cauchemars le poursuivait, déformant tout autour d'eux en vision d'horreur. Nemo se rua sur une porte à moitié défoncée, sortit la clé de Slumberland de sous son t-shirt et l'enfonça dans la serrure avant de a tourner. Il y eut un déclic et la porte s'ouvrit sur la chambre du garçon, à New York. Refermant brutalement la porte derrière lui et s'appuyant dessus, il remit la clé dans la serrure afin de verrouiller la porte et empêcher les cauchemars d'entrer dans le monde Mundane.

Il y eut un silence qui dura une bonne minute avant que le garçon ne soupire et ne pose sa tête sur la porte. Toutes les nuits, il tentait de chercher des indices sur l'endroit où pourrait être détenu le roi Morpheus, persuadé qu'il n'était pas mort. Mais rien. Rien que des ruines et des cauchemars qui finissaient tôt ou tard à le retrouver. Les yeux cernés et l'air épuisé, le garçon d'une dizaine d'année finit par retirer la clé de la serrure et la remettre sous ses vêtements en grommelant des paroles de contestation. Icarus quant à lui s'énervait en volant partout dans la chambre, traitant Nemo d'inconscient et de garçon stupide.

- Excuse moi si j'ai envie de réparer mes erreurs, Icarus ! C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour l'instant !

S'approchant d'un vieux coffre qui était auparavant son coffre à jouet, il y avait 80 ans de cela, il y rangea soigneusement le sceptre de Morpheus avant de refermer à clé ce dernier et le dissimuler sous une bâche. Son ventre protesta alors. Il était vrai qu'il n'avait pas manger depuis un moment, et dans sa situation trouver de la nourriture n'était pas facile. Il avait déjà réussi à rétablir l'eau et l'électricité dans la maison grâce à ses capacités de rêveur mais il était loin de pouvoir faire apparaître de la nourriture à volonté. Donnant un coup de pied rageur dans son matelas de fortune qu'il avait récupéré dans la rue, il essaya d'allumer la lumière en appuyant sur l'interrupteur. Mais évidemment, avec la fatigue ses pouvoirs s'étaient estompés et il soupira à nouveau avant de descendre les escaliers pour aller s'occuper du générateur... jusqu'à ce qu'il voit une silhouette dans l'entrée de sa maison. Il s'immobilisa, fixant la personne droit dans les yeux pendant quelques secondes. Et son hésitation venait surtout du fait qu'il sentait quelque chose de familier chez cette personne, quelque chose de Slumberland. Il l'observa: c'était un jeune adolescent, pas très grand et aux cheveux ébouriffés, d'imposantes cernes sous les yeux. Beaucoup de points communs avec Little Nemo, il était vrai.
Icarus arriva et s'interrompit également un moment avant de se ruer en volant sur l'intru en hurlant mais Nemo le rattrapa entre ses mains rapidement, tombant au passage dans les escaliers et se rétamant tout en bas en geignant.

- Icarus... On n'attaque pas les gens comme ça ! Idiot ! s'exclama-t-il en se redressant, geignant de douleur, gardant toujours l'écureuil volant entre ses mains. Ce dernier boudait, croisant les pattes, et regardant ostensiblement ailleurs. Nemo soupira et le posa sur la rampe d'escalier en se frottant ses cottes endolori avant de se tourner vers l'intrus.

- Qui êtes-vous..? Et que voulez-vous..? Vous êtes de Slumberland, non ? Je crois vous reconnaître mais... vous ne pouvez pas être de ce monde dans ce cas...

Ven 9 Jan - 11:59
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A pas plus de trois pas à l’intérieur de la maison, le vacarme déchira le silence ; le temps qui semblait figé à l’instant d’avant se déroula subitement avec ce qui chuta dans l’escalier. Ole avait fait un bon en arrière, serrant une poignée de sable dans son poing. Heureusement, la seule chose dans l’entrée qui lui voulait du mal était la boule de poil qui se débattait entre les doigts de l’inconnu qui venait de terminer son vole planer. Voir la bestiole relâchée si vite ne le rassura pas, et il continuait de la surveiller au lieu de porter attention à son apparent propriétaire.

Du moins jusqu’à ce que Slumberland soit mentionné.

L’adolescent se tourna vivement vers le noiraud et fit même un pas vers lui dans la volée. Il épousseta les grains de sable collés à sa paume qui scintillèrent faiblement en voletant dans l’air. « Un peu que j’viens pas d’ici. » Bien rare étaient les occasions de voir Ole sourire –il n’en était jamais de ces sourires doux ou chaleureux, plus sinistre ou espiègle-, et pourtant la simple perspective de se trouver en présence d’une autre Fable issue du pays onirique suffisait à lui en arracher un, bien qu’il fût bref. « Ce qui se dit sur Slumberland est vrai ? » Il avait déjà mis de côté les questions du garçon pour trouver ses propres réponses ; après tout, ça faisait depuis tellement de nuit qu’il se torturait l’esprit avec les quelques échos parvenus jusqu’à Fabletown ! Les questions du mioche ne lui occupaient l’esprit que depuis quelques secondes, il pouvait attendre encore une petite éternité.

« Et du coup, cet endroit, il est magique lui-aussi ? » Déjà il se désintéressait de la question précédente et faisait courir ses mains contre les murs, à la recherche d’une quelconque source magique ou d’un charme dissimulant un passage : il aurait même poussé l’habitant de la bâtisse pour aller explorer plus loin s’il avait encore été enfant. Mais cette époque était révolue et, après réévaluation plus mature de la situation, Ole jeta une pincée de sable dans l’air pour illustrer la réponse qu’il daigna enfin de donner. « L’marchand de sable. Et c’est pas une blague alors t’avises pas de te foutre de moi. » Les grains crissèrent sous ses pantoufles lorsqu’il s’avança pour observer ce qui se trouvait au-delà de l’entrée. L’air cru, peu content d’avoir été enfermé dehors, se faufilait sous la porte et faisait courir des frissons de ses chevilles glacées jusqu’à la racine de ses cheveux. Intrus ou non, Ole n’avait pas temps envie de rester planter là.
Nouveau frictionnement de main –plus nerveux qu’autre chose- et déjà le rouquin contournait l’escalier et s’enfonçait dans le couloir tant contemplé, ne laissant qu’un bête « ‘fais soif ici. » avant de s’enfoncer plus loin dans l’obscurité. « J’ai capté que la bestiole, c’était Icarus, mais je crois pas que vous partagez le même nom, à moins que ce soit une coutume de Slumberland. » cria-t’il de là où il se trouvait, sans pour autant s’arrêter. L’identité de son hôte-malgré-lui ne lui revenait pas en mémoire ; il ne connaissait en vérité aucun habitant de Slumberland. Pas personnellement, du moins, puisque c’était son aîné qui faisait toute la causette là-bas. Mais on lui avait raconté des histoires, et il avait retenu quelques visages. « C’est déjà chiant de partager son nom avec son frère, alors avec une boule de poil… » A ce stade là, ses paroles n’étaient plus que des échos rotés par la pénombre.
Mer 14 Jan - 21:06
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Ole Lukøje | Little Nemo



Malgré la taille relativement réduite de l'adolescent qui lui faisait face, Nemo faisait tout de même assez crevette à côté du marchand de sable. Ce dernier ne semblait pas se soucier outre mesure du propriétaire de la demeure dans laquelle il était entré. Ce dernier fut rassuré quand ses soupçons furent confirmés et que la personne en face de lui se révéla connaître Slumberland. Mais surtout, visiblement il ignorait les derniers événements et c'était pour le mieux, ou alors il ne le reconnaissait pas, dans les deux cas c'était une bonne chose. Il n'avait pas besoin que quelqu'un le jette en prison pour trahison maintenant. Il fallait qu'il trouve un moyen de retrouver le roi Morpheus.
Il tendit la main et Icarus revint se réfugier sur son épaule, jetant des regards suspicieux vers l'intrus envers lequel il n'avait visiblement pas confiance. Le petit garçon lui sourit pour le rassurer et lui caressa la tête gentiment avant de retourner son attention sur le marchand de sable. Il en avait laissé un peu partout autour de lui et Nemo se prit à éternuer bruyamment.

- Je sais pas. Ça dépend de ce qu'on t'a dit..? balbutia-t-il en essayant d'être le moins suspicieux possible. Mais l'adolescent ne l'écoutait même pas et lui posa une nouvelle question en parcourant le couloir de l'entrée avec intérêt. Euh... Je ne pense pas... C'est ma maison, quoi. Rien de formidable, hein...

Nemo vit le jeune homme commencer à fouiner un peu partout, visiblement à la recherche de quelque chose, et jeta par réflexe un regard vers l'étage où était dissimulé le sceptre de Morpheus. Heureusement, il était le seul à pouvoir ouvrir le coffre. Mais cette intrusion et cet énergumène qui semblait faire comme si il était chez lui, ça ne plaisait guère au petit prince. Mais ce dernier fut relativement étonné en apprenant son identité. Le marchand de sable ? Ses maîtres à Slumberland lui avait appris son existence et son rôle. Autrement dit, une des personnes qui pourraient lui faire regretter en premier lieu ce qu'il avait causé dans les Royaumes. Il déglutit, nerveux et laissa s'échapper un murmure inquiet, suivant le marchand avec appréhension, et un certain inconfort à l'idée qu'il pourrait toucher à sa maison :

- Oh euh... Je t'assure, il n'y a rien d'intéressant ici... en tout cas, d'extraordinaire... et certainement pas de fantastique !

Icarus porta sa patte à son museau d'un air affligé par la pauvre tentative de Nemo de changer la conversation. Mais un frisson parcouru son dos quand le marchand lui demanda son identité. Bon, ça n'avait pas servi à grand chose au final. Il fallait trouver une réponse et vite. S'entortillant les doigts, Nemo suivait le marchand de sable en veillant à ce qu'il ne dérange rien - un comble, sachant que la majeur partie des meubles étaient recouverts de bâches.

- Hmm... Et bien, je... balbutia-t-il avec un sourire gêné, alors que Icarus s'excitait sur son épaule à cause du surnom de "boule de poil" dont l'avait affublé l'intrus. Il observa un instant son vis à vis qui visiblement ne semblait pas très attentif à ce que disait son hôte. Peut être qu'avec un peu de chance, si il ne connaissait pas le visage de Nemo, il ne connaîtrait pas son nom. De toute façon, il était très mauvais menteur alors à quoi bon.

- Je... m'appelle Nemo. Juste Nemo.
répondit il en un soupire, Icarus se mettant à piailler de mécontentement face à l'inconscience de son protégé. Mais bientôt, tout deux s'immobilisèrent. Le vieux parquet abîmé par le temps semblait vibrer et Nemo pâlit.

- Oh non. laissa-t-il échapper avant de remarquer la porte de la cuisine qui venait de trembler violemment comme si quelque chose tentait de passer en force de l'autre côté. Il était pourtant sûr d'avoir bien fermé la porte en revenant par là d'une de ses expéditions dans Nightmareland.

Jeu 15 Jan - 0:35
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Apparemment, le dénommé Nemo ne partageait pas son prénom avec la vermine qui squattait les locaux : ce qui était dommage, car ça aurait été drôle. Complètement con, mais drôle.

Ledit petit Nemo ne cessait d’assurer que la maison était parfaitement normale, et pour tout dire, Ole espérait surtout qu’il ait une bouteille hors d’âge intéressante, extraordinaire ou fantastique quelque part dans ses placards. Les plus brèves inspections ne donnaient rien de très concluant, pour l’instant. Il aurait peut-être plus de chance d’en trouver dans une cuisine, un buffet, ou quoi que ce soit du genre.
Sa paume se permit enfin de toucher une des nombreuses poignées lorsque celle-ci trembla dans sa main, lui faisant faire un nouveau bond. Plus que le vacarme du choc, ce fut le juron qui lui échappa qui fit le plus de bruit –un de la sorte qui ne devait pas être gueulée devant les enfants, mais la chose surnaturelle qui venait de se produire ne lui laissa pas le loisir de ressentir une once de remord. ‘Oh non.’, d’était la seule réaction du gamin à ça ? « C’est censé être ordinaire, ça ? » Qu’est qu’il lui répondrait ? Que c’était le bois qui travaillait ou une canalisation qui avait explosé sous la glace ? La peur redescendit d’un cran, le gardant suffisamment alerte pour frissonner à chaque grincement suspect, mais pas assez pour empêcher les pires idées de germer dans son cerveau fatigué. Il suffisait de peu : d’un élan de courage, curiosité ou stupidité ; d’une tentative inespérée de ne pas sombrer dans l’ennui et d’acquérir de la matière à cogiter ces prochains soirs,  d’une soif inétanchable en restant planté là ou de l’impatiente d’attendre une explication.

Il suffisait de peu pour que, sans même crier garde ni faire fi d’une quelconque réaction de l’enfant, le marchand de sable fasse un grand pas en avant et saisisse fermement la poignée, prêt à ouvrir la porte. Quoi qui ait pu frapper à cette porte, s’ils se dépêchaient, ils auraient peut-être la chance de voir de quoi il s’agissait, non ? Et si Nemo avait quelque chose à cacher, ça devait être là, non ? Il serait bien obligé d’arrêter de contourner maladroitement ses questions. « Il se passe quoi si j’ouvre la porte ? » Sa voix était redevenue bien pragmatique, presque nonchalante en comparaison à sa précédente question. Nul doute qu’à la première réponse foireuse, il vérifierait par lui-même sans hésitation.

HRP:
Sam 17 Jan - 2:13
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Ole Lukøje | Little Nemo



Le jeune garçon avait sursauté en percevant le juron du Marchand de Sable et Icarus s'était bouché les oreilles en se réfugiant dans la capuche du sweat-shirt de Nemo, tremblant. Ce dernier porta sa main jusqu'à la tête de son petit compagnon et tenta de le rassurer comme il pouvait mais la porte tressauta à nouveau violemment et il eut un mouvement de recul par réflexe. Sa nouvelle connaissance semblait visiblement étonné de la réaction du prince qui avait visiblement une certaine habitude de ce genre de situation et il réalisa que ça pouvait sembler bizarre pour la plupart des gens. Alors il tendit la main vers le marchand de sable, lui intimant de reculer.

- Si j'étais toi, je ne toucherai pas à cette porte... lui intima-t-il à voix basse. Mais la porte se remit à trembler de plus belle, comme si un rhinocéros cherchait à la défoncer de l'autre côté, faisant sursauter Nemo qui se mit à gesticuler sur place, plutôt stressé à l'idée que son compagnon d'un soir ne fasse la plus grosse bêtise du siècle. Finalement, quand ce dernier menaça d'ouvrir, le garçon se précipita sur la porte pour l'en empêcher, plaquant son dos contre le battant.

- Non, non ! Tu ne souhaites pas faire ça, je t'assure ! s'exclama-t-il avec un sourire crispé, un léger rire jaune s'échappant de sa gorge mais étant vite interrompu par un coup dans la porte qui manqua de le projeter sur l'intrus.

- Bon sang ! Il est coriace celui là ! grommela-t-il en se retournant. Il sortit la clé de Slumberland de sous son t-shirt avant de l'enfoncer dans la serrure pour la fermer proprement et empêcher le cauchemar de défoncer la porte. Mais ce dernier du percevoir l'action du garçon et donna un coup encore plus violent qui projeta le prince contre son acolyte inhabituel, et la clé avec par la même occasion. Terrifié, Icarus eut le réflexe de grimper sur la tête du marchand de sable pour se réfugier dans ses cheveux, tremblant comme une feuille. La porte craqua bientôt sous l'assaut du cauchemar qui ne semblait pas vouloir s'arrêter, laissant filtrer des tentacules noirâtres à travers les interstices, et Nemo devint pâle comme un mort. Il fallait intervenir et vite si il ne voulait pas que New York soit envahis de cauchemars ! Alors il se rua dans les escaliers pour retourner dans sa chambre, ouvrir précipitamment son coffre de ses petites mains tremblantes afin de se saisir du sceptre de Morpheus. Il ne savait pas s'en servir, certes, mais en général, rien que la vision du pouvoir des rêves faisait peur aux cauchemars et leur faisait faire demi tour.
Il redescendit les marches quatre à quatre avant de pointer le sceptre vers la porte, une lumière émanant de la sphère juchée en son sommet illuminant la porte. Un cri strident et effrayant comme nul autre retentit derrière la porte à moitiée brisée et bientôt tout devint calme. Nemo poussa un profond soupir, rassuré alors que Icarus s'envolait pour rejoindre l'épaule de son ami. Et puis le garçon se souvint de la présence du marchand de sable et tourna un regard coupable vers lui, rentrant sa tête entre ses épaules.

- Ha... euh... C'est... C'était chaud, hein ? balbutia-t-il en passant une main dans ses cheveux noirs ébouriffés avec un rictus mal à l'aise. Bon, à présent, c'était certain qu'il allait avoir des représailles. Car il fallait être aveugle ou ignorant pour ne pas reconnaître le sceptre du roi des rêves.

Mar 20 Jan - 12:07
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Les vrombissements secouant la poignée remontèrent le long de son bras jusqu’à strier son échine, lui arrachant d’horribles frissons. Il avait beau se la jouer assuré, la précipitation de Nemo le trahit en le faisant encore sursauter –ce qui aurait pu, dans le pire scénario possible, lui faire ouvrir la porte dans la volée. Dite porte que le garçon barricada sans trop de succès avec son corps, gardant le passage de la chose qui s’énervait de l’autre côté comme du marchand de sable. ‘Celui-là’ ? C’était donc vraiment un phénomène habituel ?

Ole fut interrompu avant même de pouvoir poser la question. Il ne réalisa même pas ce qui se passa, se retrouvant subitement sur les fesses, le souffle coupé par le coup ; la seconde où il reprit ses esprits, il manqua de frapper la boule de poile qui était venue se réfugier dans ses cheveux, mais la douleur enserrant son plexus retarda suffisamment sa réaction pour l’en empêcher.
Un craquement sinistre retentit dans le couloir sombre, étouffant une fois de plus toutes questions. Des fêlures de la porte, le marchand de sable aperçu ce qui se pressait contre le bois et qui commençait à filtrer au travers ; de lui ou l’écureuil, impossible de savoir lequel tremblait le plus fort. Lorsqu’il se tourna vers Nemo dans l’espoir d’y trouver une solution à ce cauchemar, celui-ci s’était tout bonnement volatilisé.

La seule chose qu’il trouva à faire fut de fermer les yeux et de cacher ses paupières derrière ses paumes, la solution la plus enfantine et inefficace face au danger. Le reste de la scène ne fut plus qu’obscurité totale et sons indistincts ; des chocs sourds entremêlé de grincement, un crissement de semelle, les tremblements du plancher sous son corps, puis, et surtout, un cri. Si horrible, si épouvantable qu’il semblait être l’incarnation de cette affreuse et cruelle histoire que son frère racontait aux mauvais enfants. Celle que l’on entendait seulement aux portes du sommeil éternel quand l’on se savait damné.

Et Ole, oh, Ole, après tant d’année sans figure d’autorité pour le corriger, se savait sur la liste noire et sentit la terreur comprimer sa poitrine.


Le silence hivernal se faufila sous l’entrée, glissa le long du couloir puis se coula dans les interstices laissés par la chose, reprenant son droit sur le lieu. La voix claire de Nemo le perturba à peine et ne fut pas accueillie par une réponse bougonne ou apeurée. Non, le sceptre du roi des rêves avait volé la vedette à l’enfant, et l’adolescent ne remarqua même pas qu’Icarus avait cessé de malmener ses cheveux. « Où … ? » Il peina à se remettre sur ses jambes, mais y parvint à la deuxième reprise. Il y avait du sable partout sur le plancher, et presque plus rien dans ses poches. Un fardeau en moins qu’il manqua de remarquer immédiatement. « Dit-moi pas que t’as trouvé ça au Lucky Pawn-- » Pas possible, qui l’aurait vendu ? Qui serait assez profondément con pour l’avoir vendu ? A côté, ses parapluies n’avaient aucune valeur magique, et pourtant il se considérait déjà idiot de les avoir vendu ! Il fallait être fou pour seulement songer à vendre un tel objet…

Et la clef, il s’agissait de LA clef ?

Avant même de laisser le gamin réagir, le rouquin la saisit d’un bon étonnamment vif, avant de s’éloigner avec tout autant de vivacité. « Okay mon gars, finit de jouer au plus con avec moi. » Les doigts de sa main vide tâtaient à l’aveugle derrière lui, ses yeux étant trop occupés à surveiller le moindre geste suspect de Nemo. Le métal glacial de la poignée fit frissonner sa paume bouillante : elle tourna étrangement facilement dans sa main. Ole se glissa à l’intérieur, mettant plus de distance entre eux. « C’est quoi ton lien avec Slumberland exactement ? » Ses pupilles glissèrent une seconde sur la boule de poile. Il se cacha derrière la porte, continuant de foudroyer le petit inconnu depuis l’entrebâillement. « T’es le Boogeyman ? Tu te caches derrière un glamour, c’est ça ? » Hors de question de laisser les symboles de Slumberland aux mains d’une Fable aussi abjecte ! Il irait chercher le sceptre lui-même s’il le fallait ! « Le loup en entendra parler ! »

HRP:
Jeu 22 Jan - 0:33
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Ole Lukøje | Little Nemo



Un frisson parcouru le corps de Nemo alors qu'un froid inhabituel, contre-coup de la fuite du cauchemar, envahissait la maison, éteignant toutes les lumières pendant de longues minutes qui parurent interminables vu le silence de plomb qui s'était installé dans la vieille demeure victorienne. Icarus était revenu sur l'épaule de son maître et s'était réfugié dans sa capuche en tremblant, poussant des petits gémissements plaintifs. Ça avait été juste, trop juste. Un millième de secondes plus tard et une porte vers Nightmareland aurait été ouverte et une nuée de démon se serait engouffré dans New York. Il allait falloir faire très attention pour les prochaines fois. Mais Nemo avait beau se le répéter, il n'était qu'un enfant. Et l'enfant observait le visage pâlit de son "invité surprise", attendant une réaction de sa part, tout en dissimulant le sceptre derrière son dos. Il remarqua le sable disséminé partout autour d'eux et se prit à songer qu'il devrait tout nettoyer par la suite. Une pensée qui fut interrompue par la voix du marchand de sable alors qu'il tendait la main pour aider ce dernier à se relever.

- Le... Lucky Pawn ? Qu'est-ce que c'est ? demanda Nemo en toute innocence. Malgré ses escapades régulières depuis son retour dans le New York du futur, il n'était pas vraiment sortit de son quartier par crainte de trop s'éloigner de sa maison, mais aussi plutôt décontenancé par la modernité. Le marchand de sable ne prit même pas la peine d'attraper sa main et sauta sur ses pieds, attrapant la clé interdite d'un geste sec, laissant le petit brun surpris.
Il fut d'autant plus stupéfait quant aux termes employés par l'adolescent. Il avait utilisé un gros mot qui n'était parlé que par les enfants des rues de son époque et par les adultes qui n'étaient pas de bonne réputation pour son père. Ce n'était clairement pas un langage aussi grossier qu'on attendait d'une figure comme le marchand de sable.

- S'il te plaît, rends moi la clé ! implora-t-il gentiment alors que ce dernier se faufilait jusqu'à la porte. C'est dangereux, tu risques de...

Nemo vit avec stupéfaction l'adolescent ouvrir la porte et se réfugier derrière comme si il avait affaire à une créature monstrueuse. Icarus, tout aussi surpris, sortit la tête de la capuche de son maître, ses oreilles touffues dressées et penchant la tête sur le côté, demandant à Nemo pourquoi il agissait ainsi.

- Je n'en sais rien, Icarus, il a du avoir très peur, c'est tout ! expliqua Nemo avec un haussement d'épaule avant de retourner son attention sur la porte. Le marchand de sable commença à l'accuser d'être le boogeyman et de se dissimuler derrière un... "glamour" ? Qu'est-ce que c'était ? Une marque de parfum ? Et puis il parla d'un loup. Mais de quoi parlait il à la fin ?

- Non, non, je... je suis Nemo ! Little Nemo ! Le prince de Slumberland ! Enfin... je l'étais... Mais je ne suis pas un boogeyman, hein ! Je ne croque pas les doigts des enfants dans leur sommeil... ou quoi que ce soit d'autre ! Je t'en prie, ouvre cette porte !

Nemo poussa un soupir en se triturant les doigts nerveusement alors que Icarus essayait d'enfoncer la porte en fonçant dedans... ce qui ne marchait pas vraiment.

- Ecoute, je... je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je viens d'arriver il y a quelques mois dans un New York complètement différent de celui que je connaissais avant... avec des... des voitures qui vont vite et des... grandes tours qui touchent le ciel... Alors je ne comprend rien à ce que tu racontes... Mais je suis gentil, je te le jure sur la tête de mes... parents...

En songeant à ses parents disparus, Nemo baissa la tête en regardant ses pieds et se mit à hoqueter péniblement, des larmes venant naître au coin de ses yeux. Il était perdu et seul depuis si longtemps, sans parler de la culpabilité qui le poursuivait sans relâche, c'était dur surtout pour un enfant de son âge. Il ne savait même pas si ses parents étaient encore en vie... ou si le roi Morpheus était en vie.
Essuyant ses yeux avec la manche de sweat trop grand qui lui retombait sur les mains, Nemo continuait de pleurnicher, dissimuler derrière ses cheveux noirs alors qu'Icarus revenait vers lui pour le consoler... tout en traitant le marchand de sable de tous les noms en le menaçant de son petit poing d'écureuil.

Ven 30 Jan - 16:43
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Le prince de Slumberland ? Ole chercha aussi loin possible dans ses souvenirs mais ne trouva aucun prince. Slumberland avait un roi, ça, il en était sûr et certain : c’était chez lui que son frère faisait ses rapports –trop souvent iiiiiinterminable, surtout pour un enfant turbulent-. Sinon, le très vague souvenir d’une princesse flottait quelque part entre les bribes de son passé sans réussir à s’attacher à une date quelconque –avant ou après la chute des Royaumes ?-, mais un prince ? Little Nemo ?

Pour le moment, le marchand de sable jugea plus sage de rester caché et d’écouter ce que le prétendu prince avait à dire pour sa défense, mais quelque part en lui naquit une réalisation. Une réalisation qui, plus elle roulait à l’arrière de sa tête, plus elle amassait et grandissait, allant jusqu’à piocher dans la matière dans les justifications du gamin pour grossir. Si Slumberland avait couronné un prince après les attaques de l’Adversaire et que le garçon n’était arrivé qu’il y a ‘quelque mois’, ça signifiait que « T’es en train de me dire que tout ce temps, Slumberland était sauf ? » C’était presque s’il lui coupa la parole, sortant en trombe de sa cachette, les traits crispés par la colère. Il ne parlait ni de mois, ni d’année, mais de décennies ! Voilà en quoi se comptaient des années de deuil stupide, qui aurait pu être évité si des certitudes stupides n’avaient pas été prises hâtivement ;

Lorsque les Royaumes s’étaient mis à tomber un à un, n’avait-il pas été logique d’assumer qu’il ne servait à rien de se tourner vers Slumberland pour trouver refuge ? Dans la tête d’un cadet qui suivait l’instinct de son aîné, ça l’était. Mais maintenant qu’il savait que le combat, fuir, laisser son frère sur le champs de bataille et passer par ce foutu passage n’avait pas été la seule option-- « Fais chier ! » La clef ricocha violemment sur le plancher. « Je le savais ! » Un bien gros mensonge : tout cadet qui se respectait n’aurait jamais remis en question la sainte parole d’un aîné. Mais il ne lui restait rien de plus pour se consoler.

A l’exception peut-être d’une poignée de hoquet qui couvrirent timidement les injures de la boule de poil –qui, dans l’état des choses, eut beaucoup de chance que les sanglots de son compagnon ait captivé toute l’attention du rouquin-. Il resta coi un instant, presque désemparé par la vitesse avec laquelle son coup de sang s’était évaporé, tout ça à cause de quelques grosses larmes qui ne lui appartenaient même pas. Ses vieilles rancœurs lui glissèrent hors de la tête, immédiatement remplacé par le problème en face de lui, nommé Nemo, pleurnichant à cause de lui.  
« … H-Hey. » Il se baissa doucement pour ramasser la clef malmenée et la tendit tout aussi précautionneusement vers le garçon -trop s’approcher lui vaudrait probablement de se prendre une volée d’Icarus-. Si peu ne suffirait pas à sécher ses larmes. Que faire ? Habituellement, ce n’était pas lui le responsable des chagrins. Pas directement en tout cas.

« T’es pas le seul à être perdu, il y a toute une communauté de Fables à quelques rues d’ici. » Enfin, sans mentionner le fait que jamais il ne s’était sentit aussi seul que depuis son arrivée à Fabletown, que la plupart des Fables ne se souciaient que de leurs propres problèmes et qu’il n’avait aucune idée de la distance qui les séparaient du quartier. « Mlle White pourras t’aider à t’intégrer- elle est, heu, cool, tu verras. » Mensonge, elle ferait probablement passer le léchage de cul des donateurs avant, comme d’habitude. Et ‘cool’ ? Tu parles d’un euphémisme. Glacial, ouais.  « Je peux même t’y accompagner demain matin ! » Ouais, Nemo aurait sans aucun doute envie de le revoir. Merci la proposition mais sans façon. « … Ou t’envoyer quelqu’un d’autre, j’imagine. »

Profond soupir. Ha, non, décidemment l’adolescent n’était pas taillé pour ça –ni pour grand chose d’autre, apparemment. Il s’appuya contre le mur, bras croisé sur sa poitrine et l’air pas bien fier. « Pardon pour tout à l’heure. » Ses yeux ne purent non plus louper le sable encore éparpillé en balayant le sol du regard. Même en passant trois fois le balais, Nemo risquait d’en retrouver dans ses chaussures pour les prochaines semaines à venir, et là ça parlait par expérience. « … Et pour ça aussi. »
Lun 2 Fév - 21:24
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Ole Lukøje | Little Nemo



Les yeux remplis de larmes, le garçon continuait de sangloter alors que son écureuil de compagnie tentait de lui remonter le moral. Repenser à ses parents avait été la goutte de trop et à présent, il était submergé par la tristesse. Depuis une éternité il n'avait pas entendu la voix de son père, sentit le contact des bras de sa mère alors que tous deux venaient le rassurer après un énième cauchemar. Et la dernière fois qu'il les avaient vu, il s'était disputé avec eux pour une stupide histoire de cirque que son père lui avait promis. Mais ses pensées furent vite interrompues par la sortie brutale du marchand de sable de sa cachette, ce qui fit sursauter Nemo et Icarus, ce dernier se réfugiant dans sa masse de cheveux noirs en couinant.
L'adolescent en face de lui demanda si depuis tout ce temps Slumberland avait été sauf, et Nemo le regarda avec de grands yeux humides de larmes, hoquetant toujours un peu avant de chercher dans sa mémoire.

- Et bien euh... oui... Enfin, je suis arrivé à Slumberland en 1906... et de ce que j'ai vu dans le monde réel on est en... 1987... mais le temps ne se déroule pas de la même façon à Slumberland... enfin je crois... En tout cas, Slumberland était en paix jusqu'à ce que je... hmm...

La lèvre inférieure de Nemo se remit à trembler alors que de nouvelles larmes coulaient sur ses joues. La culpabilité était dure à porter pour les épaules d'un enfant. Il sursauta à nouveau quand Ole envoya durement la clé sur le sol et Icarus sortit la tête de sa cachette pour pester à nouveau. Le garçon avait rentré sa tête entre ses épaules en voyant la colère de l'intrus mais ce dernier se calma très vite en voyant l'état de Nemo. Il ramassa la clé et la tendit à ce dernier qui l'attrapa timidement d'une main tremblante avant de la serrer contre son cœur.

- Je suis désolé, je... je ne voulais pas ouvrir la porte... On... on voulait juste jeter un coup d’œil et... et... et refermer ensuite... C'est Flip qui... balbutia-t-il entre deux sanglots. Non, c'était un mensonge. Flip l'avait aidé certes mais Nemo aurait pu dire non. Il aurait pu faire demi tour et ne jamais ouvrir l'imposante porte sombre portant le symbole du dragon enroulé. Mais le marchand de sable n'écouta pas sa plainte et lui parla d'une communauté qui pouvait l'aider, qu'il n'était pas seul.

- Fables ? Qu'est ce que c'est ? Enfin... Je sais ce que sont des fables mais... des gens ? demanda-t-il avec innocence, triturant la clé entre ses petites mains frêles. Il lui parla d'une miss White. Un nom qu'il ne connaissait absolument pas. Son regard se fit de plus en plus perdu.

- Tu veux dire... que ce sont des gens qui viennent de Slumberland..?

Tant de questions dans l'esprit du garçon stoppèrent un instant ses pleurs. Il ne comprenait pas tout de ce que disait le marchand de sable mais visiblement il tenait à se faire pardonner. Nemo esquissa un sourire pour le rassurer mais ce sourire sonnait assez faux avec ses yeux et son nez rouge d'avoir trop pleuré.

- Est-ce que... ces gens pourraient m'aider à retrouver mes parents..? Ils vivaient ici dans cette maison... mais quand je suis revenu tout était abandonné... Attends moi.

Nemo remonta les marches grinçantes qui menaient à l'étage afin d'aller ranger le sceptre dans sa boite puis récupéra la photo vieille et froissée de ses parents avant de redescendre pour la montrer à Ole. Le couple et leur garçon étaient habillés dans la mode des années 1900, le père portant une magnifique moustache et la mère un élégant chignon. Nemo quant à lui, portait une marinière et avait l'air tout fier malgré la qualité plutôt mauvaise de la photo.

- Voilà à quoi ils ressemblent. Je sais que cela fait longtemps mais... j'aimerais savoir si ils vont bien... et où ils sont.

Ole proposa à l'enfant de l'accompagner ou de demander à quelqu'un d'autre mais Nemo secoua la tête. Il préférait rester avec le marchand de sable, c'était la seule personne de Slumberland qu'il avait croisé jusqu'ici et il ne voulait pas retourner à sa solitude. Et son esprit d'enfant refusait d'admettre qu'ils étaient très certainement décédés depuis le temps.

- Non, je veux y aller avec toi ! Enfin... si ça ne te dérange pas...

Mar 10 Fév - 17:07
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Ils avaient de la peine à se suivre l’un l’autre, entre le manque de détail et toute la brume qui entouraient les évènements récents, d’un côté comme d’un autre. Ole avait carrément l’impression de lui parler en une autre langue. « Pas que, il y a d’autres royaumes, d’autres histoires… » Qu’avait fait Nemo tout ce temps ? Comment une Fable pouvait-elle être aussi ignorante sur ce qui était arrivé à ses semblables – en savoir si peu sur ses semblables ?

Comme il avait amèrement constaté et comme le confirma le garçonnet, Slumberland avait été sourd à la dévastation des Royaumes et à l’Exil –pire, le royaume était resté calfeutré dans son coin, bien au chaud et à l’abri des massacres, bien que cela ne le sauva pas d’un désastres : les rumeurs quant à sa chute devenaient vérités au fur et à mesure que leur échange s’étendait, mais le nom de l’Adversaire demeurait aux abonnés absents. Le Roi n’en avait-il réellement pas eu vent, ou avait-il fait profil bas et ignoré ses pairs ?

Serrant les poings,  Ole se promit qu’il mettrait la main sur Morpheus pour obtenir des réponses ; et de bien sombres pensées émergèrent dans l’optique où ses soupçons s’avéraient fondés, dangereusement alarmantes.

Mais le temps n’était ni aux complots ni à la vengeance. Le noiraud semblait avoir repris son calme, mais le marchand de sable avançait à présent sur une fine couche de glace et se doutait que le prochain faux-pas serait le dernier. Il l’observa remonter à l’étage en silence : si bien qu’il pouvait presque suivre ses pas au-dessus de lui. En moins de deux, l’enfant revint et lui montra une vieille photographie des fameux parents. « 'me dit rien. » Ole n’avait pas envie de le lui dire, mais d’après les dates énoncées un peu plus tôt et vu leurs fringues –les vieux étaient tous un peu ringard, mais là on atteignait des records-, il y avait des chances pour que ces deux-là ne soient plus de ce monde. Même en temps que Fables, la ville aurait très bien pu faire une bouchée d’eux : il suffisait de suivre les derniers évènements pour l’imaginer. « Désolé. » Ça venait du cœur celui-là, mais ponctuait plus le fil de ses pensées que ses mots.

Le rouquin fut surpris que le gamin veuille encore se rendre ou que ce soit avec lui, et pour être franc, une partie de lui aurait été soulagé d’envoyer quelqu’un d’autre, histoire de ne plus patauger dans la peur de faire remonter un autre souvenir larmoyant. Mais il s’y était engagé et le ferait. Heh, comme quoi le job de baby sitter le suivait jusqu’en dehors des heures. « On d'mandera à l’administration pour tes parents, d’accord ? » Un bien piètre sourire essaya de se frayer un chemin sur son visage, mais le tout n’était pas vraiment convaincant. Merde, c’était beaucoup plus simple de s’occuper de gamin quand ils ne courraient pas après des chimères et avec un whisky à la main. « Et j’connais beaucoup de parents, il y en aura bien ici qui les reconnaîtront -on pourrait même faire une copie de ta photo au bureau pour que je puisse l’avoir sur moi. »

Ha, beaucoup de promesses pour une cause perdue, et ça n’était pas sans amertume qu’Ole y songeait. Autant de naïveté suffirait à sortir les morts de terre, et il en connaissait un rayon sur ce sujet. « L’administration ouvre à 9h30, alors je passe à 9h demain, ok ? » L’image de l’interminable file d’attente devant le bureau de Snow White lui arracha un frisson d’horreur. Même en s’y présentant aux premières heures du matin, l’attente serait de toute façon au programme, comme toujours. En espérant que l’adjointe accepte de traiter le cas de Nemo, sans quoi l’intéressé réalisera à quel point l’image romantisée qu’on lui a servi est une connerie. « Parce que je crois pas que t’ai assez de bouteilles pour m’occuper jusque là. » Et il avait surtout assez abusé de son hôte, probablement-- non, sans aucun doute.
HRP:
Ven 13 Fév - 21:31
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Ole Lukøje | Little Nemo



Tenant toujours la photo devant lui, Nemo essayait de croiser le regard du marchand de sable avec une certaine appréhension. Mais sa réponse, qui n'en était pas vraiment une à proprement parler, laissait sous entendre la dure réalité. Le garçon regarda la photo avec des yeux larmoyants et la serra contre son cœur, les yeux rivés au sol, et sa frange trop longue dissimulant une partie de son visage ce faisant. Honnêtement, il s'y attendait mais c'était dure à encaisser malgré tout. Les espoirs d'un enfant semblait toujours plus fort que tout. Il ne répondit pas, se contentant de renifler doucement en passant sa manche trop longue sur ses yeux.
Le marchand de sable tenta malgré tout de capter l'attention de Nemo en répondant à ses questions, mais plus il répondait, plus tout cela semblait un peu trop obscur pour Nemo. L'enfant soupira en faisant une grimace d'incompréhension, le regardant de ses grands yeux noisette. L'administration ? Ca n'avait pas l'air très amusant, mais si ils pouvaient au moins trouver quelques informations sur les parents de Nemo, ce serait déjà quelque chose. Au moins, il serait fixé.

- Ha euh... Tu veux vraiment partir ? demanda-t-il d'une petite voix timide. Tu peux dormir ici, si tu veux. Enfin, je comprendrais que tu veuilles pas avec les cauchemars qui se baladent de temps à autre... mais...

C'est que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu un visage amical et il n'avait pas vraiment envie de se retrouver encore tout seul. Même si techniquement, Icarus était avec lui, ce n'était pas pareil qu'un humain. L'écureuil poussa d'ailleurs un cri de protestation, visiblement méfiant envers le marchand de sable, mais Nemo le fit taire d'un doigt sur son museau.

- Chut, Icarus ! Tu vois bien qu'il essaye de nous aider ! répliqua le rêveur alors que son animal de compagnie allait bouder dans sa capuche. Juste à ce moment, un grondement retentit et les joues de Nemo s'empourprèrent alors qu'il portait la main à son estomac visiblement affamé. Il n'avait pas mangé depuis hier et pour un enfant de son âge ce n'était vraiment pas conseillé.

- Je donnerais mon âme pour une tarte... bredouilla-t-il avec un petit sourire en coin, conscient du ridicule de la situation... même si vu d'une autre perspective, c'était plus tragique qu'autre chose de voir un pauvre enfant de dix ans à la rue et sans rien à manger. Mais Nemo était comme ça, il voyait rarement sa situation comme étant vraiment tragique. En tout cas, il avait hâte d'être à demain et d'avoir d'autres réponses à ses questions. Qu'était cette administration et cette miss White dont on lui avait parlé ? Et que sont les Fables si ils ne viennent pas de Slumberland mais d'autres... histoires ?



hrp:
Ven 20 Fév - 21:29
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