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Chaque égoût à son crocodile
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Kaa haïssait l'hiver. La saison n'apportait avec elle que le froid et l'ombre, ennemis qui rendaient la vie du reptile désagréable. Fuyant la jungle rafraichie par l'humidité froide ambiante, le serpent rejoignit les égouts. Au moins ici la chaleur se faisait davantage présente, même si elle ne valait pas celle d'une bonne sieste au soleil.

Kaa glissait sur le sol, louvoyant parmi les détritus. Les rats couinaient à son passage, mais le python n'avait qu'à entrouvrir sa gueule pour leur faire comprendre qui était le prédateur.

« Pousssez vous, sstupides mammifères ! »

Un rat, peu rapide, finit englouti par le reptile. Kaa grimaça, n'appréciant guère le goût faisandé. Les rats se nourrissaient de pourriture. Au moins les singes avaient le mérite d'avoir un régime alimentaire sein.

Continuant sa route en direction de Fableville, Kaa stoppa à la vue d'un Deux-Pattes. Le serpent se dressa, prêt à bondir. Si l'individu était un commun, il risquait cher s'il était découvert. New-York était déjà inondé de légendes urbaines parlant de dangereux reptiles peuplant les égouts. Inutile de leur donner davantage de crédit. Sans quoi Fableville saurait l'empêcher de mener de nouvelles escapades. Et Kaa n'avait jamais aimé les cages.

Kaa se laissa glisser dans l'eau. Le plus lentement possible, il s'avança en direction de la rive occupée par l'humain. La curiosité le poussait à affronter le danger. Plus il se rapprochait, plus il avait la conviction de  voir un de ces SDF qui peuplaient la ville, et venaient quérir un peu de chaleur dans les sous-sols de la métropole.

Mais arrivé sur le bord de la rive, Kaa haussa un sourcil (inexistant). La silhouette du SDF différait des autres individus qu'il avait déjà vu. L'homme était bien plus massif, carré même. On était loin de l'épave humaine imbibée d'alcool. Et son odeur avait quelque chose de familier. De Fable.

Kaa sortit de l'eau, glissant jusqu'aux pieds de l'individu.

« Hola voyageur ! Vous n'avez pas trouvé auberge pour la nuit ? »

Redressant peu à peu sa tête, Kaa la haussa jusqu'à hauteur de celle de son interlocuteur. La familiarité de l'odeur lui sauta à plein nez, et l'identité se fit évidence dans son esprit.

« Crocky ? C'est toi, vieux ? … Ma foi, oui, je reconnais bien là tes écailles. Mais, par le grand Ssserpentaire, qu'as-tu fait ? Tu resssembles à un Deux-Pattes ! »
Jeu 25 Déc - 21:07
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Chaque égout a son crocodile

Kaa | Crock Tickner



C'était une de ces journées d'hiver plus rude que jamais dans la capitale New Yorkaise. La neige avait même commencé à tomber et les Mundanes vaquaient toutefois à leurs occupations, certains glissant sur le givre et faisant tomber leurs précieux cadeaux emballés soigneusement pour les fêtes de fin d'année alors que les petits d'humains s'amusaient à se lancer des boules de neige en pleines rues. Une atmosphère joyeuse malgré la rudeur du climat. Mais pas pour tout le monde.
Crock ressentait le froid au dessus de sa tête. Malgré la chaleur des égouts et du métro non loin, il avait un frisson à chaque fois qu'il voyait de la fumée glacée entrer par une bouche d'aération. Cela faisait un mois jour pour jour qu'il était coincé sous terre en attendant que le froid laisse place au printemps. Foutue ville. Quelle idée avait eu les fables de venir s'installer dans un climat aussi extrême en hiver.
Le crocodile vérifia une énième fois sa réserve de nourriture. Cette année, sans emploi due à la déchéance du Crooked man, il avait eu du mal à récupérer suffisamment de nourriture pour tenir tout l'hiver et commençait déjà à voir le fond de sa glacière. Aussi n'avait il pas mangé depuis hier afin de ne pas risquer de ne plus rien avoir pour les derniers mois... sauf que son estomac le lui rappelait à grand renfort de crampes et de bruit. Crock était une bête de muscle mais avait toujours eu besoin de manger beaucoup plus qu'une personne normale. Et surtout, il ne supportait pas la sensation de faim.

Poussant un soupir, le crocodile se rassit sur sa chaise de fortune, examinant son bras au glamour défaillant, couvert toujours d'écailles vertes et aux doigts ornés de griffes imposantes. Il avait tellement faim. Et rester inactif ne faisait que le rendre encore plus fou. Aussi se leva-t-il à nouveau pour faire les cent pas, maugréant des insultes à l'égard des autres Fables, bien au chaud dans leur petit nid douillet pendant que lui craignait pour sa vie à chaque minute de sa vie. La survie c'était tout pour Crock. Que sa survie soit mis en péril sans qu'il puisse rien y faire le rendait littéralement dingue. Finalement, il ouvrit la porte de son "appartement", situé dans une salle de maintenance prêt d'une chaudière et se dirigea vers le courant mou qui s'écoulait non loin, s'agenouillant devant pour regarder le flot, resserrant sa couverture autour de ses épaules massives. Pour les humains, c'était nauséabond mais Crock était loin d'avoir un bon odorat, et cela ne le gênait aucunement. Les eaux usées s'écoulaient doucement avec un clapotis, et au loin on entendant le vrombissement d'une cascade. En fermant les yeux, il pourrait presque s'imaginer chez lui. Mais non, l'écho distordu des bruits lui rappelait toujours qu'il était dans un tunnel sombre et humide.

Un bruit et un mouvement dans l'eau lui fit tourner la tête alors qu'il voyait une nuée de rat courir dans sa direction. Un comportement plutôt étonnant vu que ces petits mammifères connaissaient le repère du crocodile. Cela signifiait que quelqu'un était descendu dans les égouts et leur avait fait peur. Un large sourire s'étira sur le visage de Crock, découvrant ses dents pointues. Il avait tellement faim. Mais sa déception fut grande quand il remarqua une silhouette serpentine venir dans sa direction. Il soupira en perdant son sourire en entendant la voix reconnaissable de Kaa. Comment aurait il pu oublier le seul animal de la Ferme qui daignait descendre lui rendre visite quand il était enfermé dans la cave de cette prison pour Fables. D'ailleurs, il avait pris l'habitude d'appeler la Ferme "la Prison", pour se moquer ouvertement de cette décision insensée qu'avait pris les humanoïdes d'enfermer leurs comparses dans un camp de concentration.

- Je pourrais te poser la même question, mon ami. Que fais tu si loin de la Prison ?

Sa voix grave et rauque résonnait entre les murs humides alors qu'il esquissait un rictus qui se voulait amusé, se redressant pour aller s'asseoir sur une chaise prêt de là. Il pouvait comprendre la surprise de son ancien camarade de détention. Qui aurait cru que l'animal le plus fier de sa condition de prédateur accepterait de prendre une apparence humaine ? Il regarda un instant son bras couvert d'écailles avec un soupir.

- Comme tu le vois, je survie. Une forme humaine permet à beaucoup de portes de s'ouvrir afin de vivre sans risquer de retourner dans une cave puante et couvert de chaines.

Crock aurait bien dévoré Kaa si il avait pu, mais il connaissait les capacités du python et savait que ce dernier l'hypnotiserait dés qu'il montrerait les crocs afin de le rendre plus doux qu'un agneau. Il avait tellement faim, bon sang.

- Et puis, les rats d'ici me rendent malade... et les agents d'entretien ne descendent que rarement. Alors que là haut, les humains ont ce qu'ils appellent des boucheries qui débordent de nourriture fraîche et délicieuse. Enfin, comme tu le vois, le froid du dessus m'empêchent de me nourrir depuis des semaines. En plus, ces imbéciles pratiquent une sorte de troc. Il faut avoir des espèces de petit bout de métal ou de papier coloré pour avoir de la viande et évidemment, c'est pas facile à trouver. Il faut "travailler" pour ça. Et mon employeur, celui qui me nourrissait, il a été arrêté par ce connard de Grand Méchant Loup.

Crock continua à maugréer dans sa barbe tout en récupérant un vieux paquet de cigarettes dans sa poche, un peu humide et jauni par le temps. Il en sortit une cigarette qu'il mit dans sa bouche avant de chercher un paquet d'allumettes dans son autre poche. Une fois son rouleau de tabac allumé, il en tira une bouffée avant de la recracher par le nez. Le tabac était quand même un moyen efficace pour calmer sa faim qui le tiraillait.

- Si tu veux tout savoir, Kaa, je crois que les Fables se voilent la face en s'imaginant pouvoir s'adapter à ce monde... Tous des imbéciles heureux... Je donnerai cher pour aller saccager leur précieux Woodlands... grogna-t-il avant de soupirer profondément. Neverland me manque terriblement... La bas, j'étais craint et respecté... Ici, je ne suis qu'un rat de plus dans les égouts.

Sam 27 Déc - 12:29
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Kaa s'était enroulé sur lui-même, laissant le crocodile hurler sa peine à la face du monde. Sûr que ce n'était pas Kaa qui se serait laissé transformer en humain. Même pour de la nourriture. Le serpent avait un bien trop grand orgueil pour se laisser attirer par un tel plan. Il serait prêt à se dévorer lui-même plutôt que de devenir un vertébré.

Néanmoins, même s'il ne partageait pas entièrement l'opinion de Crock, il la respectait. La faim justifiait les moyens.

« Oh je connais ton hissstoire. Cccelle du temps des Royaumes. Le grand Crocodile qui arracha la main du pirate Hook. Ton nom ssseul faisssait frémir nombre de Deux-Pattes. Même dans la Jungle, on parlait de toi. Tu étais un grand prédateur. »

Désormais il n'était qu'une créature perdue dans un univers où les humains reléguaient les animaux au rang de biens meubles. Où les hommes avaient soumis ceux qu'ils considéraient comme inférieurs. Kaa en pestait souvent de rage. Les Fables, eux-mêmes, suivaient le mouvement. Oubliant qu'au temps des Royaumes ils étaient tous égaux.

« Une révolte à la Ferme ssserait une ssssi brillante idée. La Ferme devrait être tenue par des êtres comme toi et moi, Crock. Des créatures ! Nous sssaurons transssformer la Ferme en un Paradis. Le Paradis d'Eden, non souillé par les hommes. Nous les chassserions, ne resstant qu'entre nous. Tu en ssserais le gardien, et moi... Je me réssserve le rôle du Ssserpent Tentateur. Tu sssais, cccelui qui vérifie si persssonne ne fait des bêtissses, qui tend des pièges pour tessster la jussstesse des gens. Un shérif, mais en mieux. »

L'idée plaisait tant à Kaa qu'il se dandinait sur place. Son corps se balançait de gauche à droite, lentement. Une telle révolte ferait les pieds à ces Deux-Pattes qui se croyaient supérieurs.

Un grognement, venant de l'estomac du crocodile, rappela à Kaa un fait important. La faim se faisait sentir ! Une faim qu'il fallait rapidement assouvir, sans quoi ils se jeteraient l'un sur l'autre tels des chacals se ruant sur un cadavre puant. Kaa se fit droit comme un I, agitant sa queue en guise de main pour avoir toute l'attention du crocodile.

« J'ai eu une idée, une brillante idée ! Tu m'as parlé de boucherie... Je peux y entrer. Il doit bien y avoir un conduit d'aération, des égoûts, des toilettes... Sssi tu m'aides, et que tu me laissses une part du butin, je peux te ramener de cccette viande fraiche et sssucculente ! »

Vendaient-ils de la viande de singe en boucherie ? Kaa n'était pas difficile. Il saurait se contenter d'un bon gigot.
Dim 28 Déc - 0:16
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Chaque égout a son crocodile

Kaa | Crock Tickner



Les murs autour d'eux se mirent à trembler légèrement, faisant tomber quelques poussières de plâtre des murs et du plafond. Le métro passait régulièrement à quelques mètres de là et le résultat était toujours sensiblement le même. Mais Crock avait l'habitude et ne s'en soucia même pas. Il esquissa un sourire en reprenant une bouffée de sa cigarette, s'adossant au dossier de sa chaise qui émit un craquement.

- Un grand prédateur, oui. Peut être serait il temps de le rappeler à ces imbéciles au dessus de nos têtes. Ça ne leur ferait que du bien.

Oui, un temps viendra où le Crocodile sortira de la tourbe où il s'est réfugié et où tout le monde le craindra à nouveau. Sans le Crooked man à présent, c'était une certitude, il ne pourrait survivre en courbant l'échine. Non, tout ce qu'il gagnerait c'était l'oubli et la mort qui suivrait peu après. Là haut, ils étaient tous faibles et mous, des parasites qui pensaient avoir suffisamment d'importance pour juger les vies des autres Fables. Le seul qui était digne de respect était le shérif, une des raisons pour laquelle Crock n'était pas monté plus tôt pour les confronter. Malgré le fait qu'il se soit ramolli au contact de l'adjointe au maire, il restait une bête impressionnante aux capacités sans commune mesure. Crock savait. Il avait vu le cadavre éparpillé de Bloody Mary et les ravages qu'il avait fait dans l'usine du Crooked man. Il reconnaissait un maître du carnage comme lui quand il en voyait un. En repensant à la mort de Bloody Mary, il eut un sourire narquois. Elle l'avait bien cherché celle là. Crock ne l'avait jamais porté dans son cœur, surement parce qu'elle s'amusait à le railler constamment quand ils étaient tout deux au service du Crooked man.

- Ta proposition est tentante, Kaa. Mais j'aime beaucoup trop la chair humaine pour vouloir rester entre animaux. Et puis, tu sais bien que les animaux de la Prison me craignent plus qu'ils ne m'admirent. Jamais ils ne voudraient de mon aide. Et je ne leur dois rien. Il n'y a que toi qui a daigné venir me rendre visite de temps en temps.

Mais il ne pouvait s'empêcher de songer qu'une révolte de la Ferme pourrait causer un chaos sans précédent dans les Woodlands et que la perspective lui paraissait follement affriolante. Il imaginait déjà la tête de ces imbéciles quand ils verraient une horde d'animaux envahir New York, les immeubles et buildings détruit par d'imposants dragons et géants. Crock se leva, récupérant le petit tube de glamour illégal attaché par une corde solide autour de son cou massif, l'observant un instant, puis tournant son regard vers sa main couverte d'écailles. Kaa interrompit ses pensées et il se retourna vers lui, levant un sourcil. Son idée était loin d'être mauvaise et une étincelle illumina le regard de Crock. Il avait tellement faim. Un large sourire s'étira sur son visage, dévoilant ses dents aiguisées.

- Nous sommes dans les égouts, il y a des conduits qui mène à tous les endroits de la ville. Il suffit de savoir où aller et heureusement pour toi, cet endroit est mon chez moi. Suis moi.

Crock remis le tube de glamour sous son t-shirt, et retira sa veste pour sauter à l'eau avec une agilité que peu aurait soupçonné en voyant la masse de muscle qu'était l'homme. Il nagea rapidement sur quelques kilomètres avant de s'arrêter, sortant de l'eau et ouvrant une vieille porte rouillée d'un grand coup de pied. A l'intérieur, une autre cascade d'eau usée mais sur le côté plusieurs conduits humides mais pour l'instant sans eau qui s'écoulait. Il en montra un à Kaa, frappé du numéro 9.

- Ce conduit mène à une boucherie Mundane. Si j'en crois la résonance et le temps que met l'eau à s'écouler, il doit y avoir à peine quelques mètres à monter pour arriver jusque dans la chambre froide. Je crois que ça mène à une petite grille au sol qui sert quand le boucher nettoie à grand renfort de jet d'eau. Fais juste gaffe à ne pas te faire remarquer.

Il tourna son regard doré vers lui, un peu inquiet. Pas forcément pour Kaa mais plus pour lui. Si le Shérif apprenait ça, il chercherait à en connaitre l'origine et viendrait dans la tanière du crocodile. Hors, Crock n'avait pas envie de devoir se battre avec le grand méchant loup.

- Une fois que tu auras récupéré tout ça, le mieux est que tu sortes par la grille d'aération sur un mur, elle devrait te conduire jusqu'à une grille d'égout où tu auras plus de facilité à passer. Car j'imagine que si tu dévores des morceaux de viande tu auras du mal à passer dans les conduits à nouveau.

Il eut un sourire moqueur à l'encontre du serpent.

- Je t'attendrais. Si tu as le moindre problème, il faudra te débrouiller seul par contre. Je ne peux pas sortir des égouts sans risquer ma vie.

Dim 28 Déc - 12:35
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Malgré son apparence de Deux-Pattes, Crock se mouvait au sein des égouts avec la même aisance qu'un prédateur au sein de la jungle qui l'a vu naître. Un sourire naquit sur le faciès reptilien du python. Il retrouvait bien là le véritable crocodile, le dévoreur de pirates. Ah si seulement il avait été un invertébré... Ils auraient pu faire de grandes choses ensemble.

Avec une docilité peu habituelle, Kaa écouta les recommandations du crocodile. Pendant ce temps il passa la tête dans le conduit, vérifiant les dimensions avec sa langue. A jeun, il pouvait y passer facilement. Mais, effectivement, après un copieux repas, il serait devenu bien trop large, et le conduit bien trop étroit.

« Tu me connais bien. Allons, laissse faire l'expert. Je t’appellerais quand je ssserais arrivé à bon port. Sssouhaite-moi bonne chanccce. »

Avec sa queue, Kaa mima un salut militaire typiquement humain. Le reptile s'enfonça dans le conduit. L'obscurité ne le gênait pas, bien au contraire. Son sens de l'odorat se développait mieux sans que ses pauvres yeux soient agressés par la lumière. Il ralentit d'ailleurs à l'approche de la grille. La lueur électrique lui arracha un sifflement de douleur. Comment les Deux Pattes faisaient-ils pour ne pas tomber aveugles à force de vivre avec une lumière aussi vive ?

Bien évidemment, la boucherie n'était pas vide. Collé à la paroi du conduit, Kaa percevait les vibrations provoquées par les voix et les pas. Difficile de dire combien ils étaient. Le serpent préféra patienter, le temps de mieux analyser la situation. Les vibrations se firent moins nombreuses. La boucherie allait peut-être prochainement fermer. Kaa s'avança jusqu'à se trouver nez à nez avec la grille. Il fallait espérer que le boucher n'aurait pas l'ingénieuse idée de regarder ce qui pouvait bien se passer à ses pieds.

Quelqu'un tourna la clé dans une serrure.

Puis, plus rien.

Le silence complet.

« Parfait... »

Poussant sur ses muscles, Kaa fit glisser la grille sur le côté et se retrouva au sein de la chambre froide. Le reptile se ramassa immédiatement sur lui-même. L'ère glaciaire était revenu ! Kaa en claquait des dents. Mais l'odeur de la viande le poussa à ramper. Que ne ferait-il pas pour de la nourriture...

« Ccc'est horrible... I-Il doit f-faire m-moins huit milles... »

Usant de sa taille impressionnante et de ses muscles, Kaa détacha plusieurs morceaux de viande suspendus à des crochets. Il délaissa les plus grosses carcasses, bien trop imposantes pour être tractées dans les égouts. Il profita, évidemment, de l'occasion pour prélever sa part, avalant tout rond un gigot. Il recracherait l'os à la fin de sa digestion... dans quelques mois.

Un chapelet de saucisses enroulé autour de lui, et un beau morceau de viande coincé dans la gueule, le serpent suivit le chemin conseillé par Crock. Le retour fut plus lent que l'aller. Le gigot pesait dans l'estomac de Kaa, et il était difficile de ramener le butin. Mais le serpent finit par aboutir dans les égouts, et déposa son butin sur les pierres humides.

« Crock ! Mon Crocky chéri ! Le repas est ssservi ! »

L'écho répéta les paroles de Kaa, mettant tous les égouts de New-York au courant de sa présence.

Citation :
Je me suis laissé emporter par le vol dans la boucherie. S'il n'y a pas assez à matière pour répondre, dis-le moi ! (Bon et techniquement Kaa doit encore claquer des dents, il a pris trop froid le pauvre reptile 8D)
Dim 28 Déc - 21:16
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Chaque égout a son crocodile

Kaa | Crock Tickner



Regardant le serpent s'engouffrer dans le tuyau et posa sa main portant la marque de sa vraie nature sur ce dernier afin de sentir l'avancée du serpent. Les vibrations s'éloignaient mais bientôt, il sentit qu'il était sortit des conduits et s'éloigna, replongeant dans l'eau afin de rejoindre la bouche d'aération qu'emprunterait le serpent pour revenir avec son butin. Il espérait qu'il ne se ferait pas repérer, mais lui faisait confiance. Les reptiles avaient toujours était plus silencieux et discrets que leurs pairs animaux, et surtout plus intelligent et sournois qu'ils n'en avaient l'air. Ressorti de l'eau, il s'ébroua et attendit que son compagnon d'infortune revienne ce qu'il tarda quelque peu à faire.

- Enfin te voilà. J'ai cru qu'il était arrivé quelque chose en route. Personne ne t'as vu ?

Crock ne craignait pas l'exclamation de Kaa. Après tout, il connaissait les égouts comme sa poche et chaque bruissement de l'eau le prévient de la présence de quelqu'un en ces lieux. Or, ils étaient seuls ce soir là. Le crocodile remarqua la viande avec des yeux ronds, ses pupilles se fendant en une fente reptilienne alors que les commissures de sa bouche se détachaient pour créer une imposante gueule pleine de crocs qu'une langue vint caresser avec appétit. La faim rendait à Crock ses instincts animaux, défigurant son visage auparavant humain. Il se jeta littéralement sur un énorme gigot qu'il avala d'une traite sans autre formalité, sa gorge semblant soudain très élastique. Une fois qu'il ait avalé le butin de Kaa, il poussa un soupir. Même si il n'était pas rassasié, il savait qu'il ne devait pas se goinfrer si il voulait survivre jusqu'à la fin de l'hiver et ce gigot lui permettrait d'être à sa faim pour quelques jours au moins. Il fallait dire que contrairement aux serpents, sa digestion était plutôt rapide et il avait besoin de beaucoup de viande pour se rassasier.
Le crocodile essuya sa bouche qui redevint humaine alors qu'il esquissait un sourire en regardant Kaa.

- Merci, mon ami. Viens donc te réchauffer, tu dois être transi...

Il attrapa quelques bouts de viande qu'il transporta afin d'aider son compagnon et le guida jusqu'à son chez lui. Il déposa les restes dans sa glacière afin de les conserver avant d'allumer les lampes chauffantes qu'il avait installé au dessus d'une table et qui lui permettait de se chauffer quand il en avait besoin. Crock fit signe à son nouvel allié de se mettre à son aise sous cette douce chaleur alors qu'il reprenait trois saucisses généreuses par gourmandise, lesquels il avalait d'une traite.

- Tu as ma gratitude, Kaa. Je ne te remercierai jamais assez pour ton aide. Que veux tu en échange ?

Crock s'affaira à allumer le baril rempli de charbon qu'il avait installé non loin à l'aide d'une allumette, récupérant ensuite son imposant manteau rafistolé qu'il enfila pour se sécher et se réchauffer. Le métro passa à nouveau non loin.

Mar 30 Déc - 16:02
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« P-perssssonne m'a vu, mon c-capitaine. J-j'ai veillé au gr-grain... »

Par contre son séjour dans la chambre froide lui avait glacé les sangs. Au sens propre. Le reptile tremblotait tel un flan anglais. Le python accueillit donc avec joie, et délice, sa récompense. Kaa se lova sous les lampes avec toute la grâce dont il était capable. Du moins avec autant de grâce qu'il était possible quand son estomac était distendu, lui donnant des fausses allures de femme enceinte. (On aurait même dit un humain victime d'une fécondation d'Alien). (Oui Alien, comme le film).

Les yeux clos, Kaa appréciait la chaleur. A l'image d'un chat se dorant au soleil.

« Grand merccci. C'est sssi agréable... »

Si Crock n'avait pas maintenu la conversation, le serpent se serait laissé emporter par les bras de Morphée. Ouvrant à demi les yeux, Kaa regarda son compagnon reptile se régaler de quelques saucisses. Si son estomac n'était pas déjà sur le point d'exploser, le serpent aurait probablement chipé un bout de viande. Mais au vu du temps qu'il mettrait à digérer un tel morceau, il n'aurait pas besoin de se nourrir au moins un bon mois.

« Oh voyons je ne sssuis pas du genre à rendre ssservice pour avoir des intérêts. Enfin si tu étais un Deux-Pattes, j'aurais probablement fait ça dans ccce sens... »

Kaa considérait les êtres humains comme inférieurs au règne animal. Mettez un Deux-Pattes dans la jungle et observez. Il ne mettrait pas longtemps avant d'abdiquer, terrassé par l'environnement hostile, les animaux qui y vivent... ou tout simplement à cause d'un moustique porteur d'un microbe. Non, hormis Mowgli la Grenouille, aucun Deux-Pattes n'est l'égal d'un animal. Et encore moins l'égal de Kaa.

Une idée saugrenue vint à l'esprit du serpent. Kaa ouvrit grand les yeux, posant sa tête à plat sur le sol juste en face des pieds de Crock.

« Je me demande... Comment est le monde des Deux-Pattes ? Je n'ai jamais vu que le zoo. Tu sssais que je ne peux pas me balader dans les rues sssans attirer les regards. Et je n'ai pas envie que les mundanes m'enferment dans une cage. J'ai vu où ils enferment mes sssemblables. C'est tout petit, sssec... Une prison pire que la Ferme. Et pourtant, tu sssais comme moi que la Ferme met la barre haute ! »

Kaa hésitait à aller au bout de son idée. Mais le reptile finit par se jeter à l'eau, probablement enhardi par la présence de Crock.

« Tu penssses que... Tu pourrais m'aider à voir le monde des Deux-Pattes ? Jussste un bout de la ville, je demande pas à visssiter tout New-York... »

Survivre plus d'une heure en ville sans être repéré serait déjà un exploit.

Citation :
Bonne année Crock ! Kikoo face
Ven 2 Jan - 17:49
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Chaque égout a son crocodile

Kaa | Crock Tickner



Crock esquissa un sourire narquois en voyant son compagnon pratiquement s'endormir sous la chaleur bienfaisante des néons. Lui même aurait bien pris place dessous mais il n'y avait pas la place pour les deux reptiles et Kaa le méritait bien après son expédition dans la chambre froide. Aussi se contenta-t-il du baril de charbon posé non loin et de son imposant manteau kaki pour se réchauffer.
Quand le python le rassura en lui disant qu'il n'avait pas agi ainsi par intérêt, Crock leva un sourcil. Il s'était habitué à la nature perverse et vicieuse des humains et oubliait presque qu'il discutait avec l'un de ses confrères reptiles. Il fallait dire que Crock avait tellement été utilisé même par les animaux qui s'était servi de lui par pur intérêt. Il émit un grondement en se souvenant de ce satané scorpion qui avait voulu traverser la rivière et malgré l'aide de Crock l'avait piqué avec violence. Soit disant que c'était dans sa nature ! N'importe quoi !
Le crocodile s'était assis à côté de son chauffage et regardait Kaa, les braises flottant dans l'air éclairant son regard d'une étincelle étrange et sauvage. Il fit la grimace à l'évocation du dehors et soupira profondément, ce qui équivalait presque à un grondement du profond des abysses.

- L'air est glacial dehors. Tu n'y survivrais pas et moi non plus, à moins que...

Crock connaissait bien des entrepôts à l'abri du froid, là où il participe à des combats illégaux de rue pour gagner un peu d'argent. Pour l'instant, aucun idiot de mundane n'avait réussi à le battre, ce qui lui avait permis une certaine sécurité financière, mais en général, l'hiver il préférait éviter de se balader en laissant ses réserves derrière. Cependant, il devait bien cela à Kaa après le risque qu'il avait pris pour lui. Le crocodile à forme humaine se redressa et alla récupérer des bandages qu'il enroula autour de son bras défaillant afin de le dissimuler avant d'enfiler des gros gants.

- Je veux bien t'emmener là haut mais pour un temps restreint. Je ne peux pas me permettre de m'attirer des ennuis ou de risquer notre santé à tous deux.

Il chercha dans ses affaires afin de récupérer une écharpe qu'un ami mundane clochard lui avait confectionné : très longue et avec un tunnel au milieu qui permettrait de garder une partie du corps de Kaa au chaud. Il la lança au piton avant de récupérer un sac à dos.

- Autant en profiter pour récupérer des réserves si je dois prendre ce risque. Mais tu ne vas pas pouvoir voir grand chose sans te faire remarquer... sauf si tu enfiles ce truc et que tu ne sors que la tête de ce sac.

Crock espérait surtout que l'habitude des mundanes à le remarquer pour sa taille les empêcheraient de remarquer la tête de python dépassant de son sac à dos avec un peu de chance. Il esquissa un sourire narquois en découvrant ses dents pointues.

- Tu peux aussi te déguiser en boa à plumes mais ça n'irait pas à mon style habituel...

Il attendit que son ami se décide et mit le sac sur son dos avant de se diriger vers le tunnel et l'escalier de maintenance qui les mènerait vers l'extérieur. Quand il ouvrit la porte, le froid heurta le visage du crocodile qui poussa un grondement du plus profond de sa gorge, remontant son écharpe - mais pas celle qui contenait le python bien évidemment - sur son nez et enfonçant son bonnet presque sur ses yeux. Il avança rapidement à grandes enjambées dans la rue, croisant de temps à autre des gens qui faisaient leurs courses de noël et des enfants s'amusant à se lancer des boules de neige. Il n'y avait que des idiots d'humains pour aimer l'hiver, vraiment...



HRP:
Jeu 8 Jan - 12:37
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Le python se contorsionna pour entrer dans l'écharpe. C'était comme se mouvoir au sein d'un conduit étroit. Mais le contact était bien plus agréable que du froid métal. Le serpent veilla à conserver sa tête au bord de l'écharpe, ne laissant rien dépasser. Pas même un bout de queue. Kaa dut se tordre dans tous les sens pour se glisser dans le sac à dos. C'est que l'écharpe n'était pas faite pour un être de son acabit, lui collant à la peau et le moulant de toutes parts.

« Tu ssserais pourtant sssi charmant mon petit Crocky, avec un peu de rossse. Le capitaine Hook ne te reconnaitrait pas ! »

Et la grande aventure put alors commencer.

Kaa ouvrait de grands yeux et devait, à grand mal, se retenir de commenter tout ce qu'il voyait. La population new-yorkaise, son effervescence, les comportements de ses habitants lui étaient aussi exotiques que pouvait l'être une contrée étrangère. L'air était saturé d'effluves que le python tentait de percevoir au mieux avec sa langue. Mais il y avait bien trop de données à définir. Tout ce brouhaha, ce maelstrom de sensations, lui rappelaient sa jungle.

Une boule de neige heurta le sac à dos. Kaa se crispa, instantanément. Il ne devait pas bouger. Même rentrer la tête dans le sac était un mouvement à éviter. L'enfant responsable n'esquissa pas même une excuse, se reculant à la vue de Crock. Le gosse mundane avait bien de la chance. Dans les Royaumes, le crocodile n'en aurait fait qu'une bouchée. Mais ici il devait continuer à tenir le rôle de simple vagabond.

Quelle décadence, vraiment.

Au détour d'une ruelle, Kaa perçut un mouvement qui n'avait rien d'humain. Un animal se trouvait là. Un chat errant qui l'observait, les yeux brillant dans la semi-obscurité. Le félin faisait songer à Bagheera. Une Bagheera version miniature.

« Oh non... »

Kaa rentra la tête dans le sac, donnant des coups de tête contre le dos de Crock pour l'alerter.

Mais le chat s'était déjà mis à cracher. Le dos hérissé, grognant sourdement, il se lança à la poursuite de Crock et de son paquet si... particulier.
Lun 12 Jan - 0:20
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Chaque égout a son crocodile

Kaa | Crock Tickner



Le crocodile ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en coin, un léger rire s'échappant de sa gorge en voyant l'apparence de son compagnon d'un soir. Réfugié dans l'écharpe, il avait l'air particulièrement idiot... ou mignon, suivant le point de vue. Tout engoncé dans sa laine, le serpent se faufila avec difficulté dans le sac rudimentaire de Crock alors que ce dernier sortait à l'extérieur.
Il percevait l'agitation de son comparse avec une grande clarté et craignait ses gesticulations. Si jamais les mundanes remarquaient un python dissimulé dans son sac, il serait tous deux dans de graves ennuis. Mais pour l'instant, le regard des mundanes étaient plus concentrés sur l'imposant colosse que sur son sac.
Ce dernier sentit un choc plus fort que les autres et se retourna pour apercevoir un petit de mundies qui l'observait avec de grands yeux, visiblement impressionné par la personne qu'il avait malencontreusement touché. Le crocodile émit un léger grognement puis repris sa route, conscient qu'il ne servait à rien de relever ce genre de maladresse typique des humains. Oui, en d'autres circonstances, il se serait jeté sur l'enfant pour le dévorer d'une traite. Mais aujourd'hui, tout était différent.

- Rien de cassé derrière ? demanda-t-il dans un murmure à son acolyte dissimulé dans son sac. Il commençait déjà à sentir le froid engourdir son corps et ce n'était pas bon signe. Alors il se dirigea dans la ruelle qui devait le mener à une plus grande artère qui abritait une petite épicerie dont le propriétaire tolérait la présence de Crock en ses murs. En même temps, la dernière fois qu'il lui avait demandé de sortir, un regard du prédateur avait suffit à le convaincre qu'il était préférable de ne pas réitérer. D'autant qu'au final, Crock ne causait en aucun cas de problèmes dans son établissement.
Mais alors qu'il avançait, ses imposantes bottes s'enfonçant dans la neige, il perçut les gigotements de Kaa et soupira profondément.

- Tu veux bien arrêter de gigoter comme...

Mais il s'interrompit en percevant le bruit très distinct d'un chat qui feule. Il se retourna pour apercevoir le félin qui se précipitait vers eux. Il avait du sentir la présence du python... et sans doute également celle de Crock qui malgré le glamour restait un crocodile. Ni une, ni deux, le mastodonte découvrit ses dents de crocodile et son imposante gueule pleine de crocs poussa un grondement impressionnant à l'adresse du félin. Ni une ni deux, il s'éloigna à toute vitesse et Crock poussa un grognement en crachant au sol, se massant la mâchoire endolorie par le froid.

- Mammifère... grogna-t-il avant de reprendre sa route. Décidément, ça sera plus difficile que prévu. Ils entrèrent dans le supermarché quasiment désert et la chaleur des lieux ramena un peu de baume au cœur de Crock qui en profita pour faire le tour des rayons afin que son corps ait le temps de se réchauffer. Il était transi, et ses articulations engourdi lui faisait vraiment mal. La caissière, aux cheveux mousseux d'une couleur douteuse et au maquillage plus que prononcé, mâchait un chewing-gum en l'observant de loin, suspicieuse.

- Je te ferai bien sortir, Kaa, mais il y a des caméras de surveillance. Mieux vaut que tu restes là dedans... expliqua-t-il calmement tout en se dirigeant vers le rayon boucherie pour se servir abondamment en viande à bas prix. Certes, ce n'était pas la meilleure qualité, mais avec ses revenues, le crocodile ne pouvait pas se permettre d'être exigeant. Tout était question de survie.

Jeu 15 Jan - 14:54
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Il était difficile pour Kaa de demeurer calme au sein du sac à dos. Il était un animal sauvage, un être en quête de liberté. Pas un simple mammifère se laissant dompter par un Deux-Pattes en échange du gîte et du couvert. Mais il se retenait, par amitié pour le crocodile. Il n'avait pas envie de rendre la situation du Fable plus compliquée qu'elle ne l'était déjà. Le pauvre reptile devait se contenter de viande froide. Quelle horreur !

« Tu sssais, siffla le reptile tout bas en un murmure, sssi tu le sssouhaites, je peux te rapporter du gibier du zoo. Encore chaud et vivant. Tu pourras le chassser comme au bon vieux temps. Je peux te ramener du sssinge que j'aurais hypnotisssé au préalable... »

Faire sortir un éléphant ou un hippopotame du zoo serait autrement plus problématique. Les conduits n'étaient pas assez larges pour les faire passer discrètement.

Tournant lentement la tête pour ne pas éveiller l'attention des clients, le python observa les rayons. Sa queue glissa hors du sac, remontant pour passer dans le col du crocodile afin de bouger sous son manteau sans éveiller quoi que ce soit de suspect. Telle une troisième main, la queue de Kaa agrippait de la nourriture au hasard, déposant les produits dans le panier de Crock.

« Il te faut du laitage pour veiller à la blancheur de tes dents, et à la sssanté de tes os. Prends donc ccces... yoghourts à 0%. »

Le python déposa la denrée, tout en continuant son inspection.

« Quel besssoin ont les Deux-Pattes de tout mettre sssous plasstique. Ça n'est pas pratique, et ççça fait perdre de sssa sssaveur à la nourriture. Puis ces lumières sssont agresssives. »
Mar 20 Jan - 2:01
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Chaque égout a son crocodile

Kaa | Crock Tickner



Jetant un regard en coin pour vérifier que la caissière ne regardait pas trop dans leur direction, Crock sentit la peau froide de son compagnon passer dans son col et frissonna, grommelant qu'il fallait qu'ils ne se fassent pas remarquer. Mais le serpent parvenait à être plutôt discret et attrapait des articles de temps à autre, et ce sans que la mundy ne le remarque trop. Le crocodile n'aimait pourtant pas que le serpent prenne des risques inconsidérés car c'était certain que si quelqu'un devait en être tenu responsable, ça serait lui, et Crock n'avait vraiment pas envie de voir le shérif descendre dans ses égouts... enfin, pas tout de suite en tout cas. Il voulait encore s'amuser un peu... et trouver ce satané garnement qui lui faisait faux bond depuis des siècles.
Le serpent lui proposa de lui ramener des proies bien vivantes et Crock eut un sourire. Décidément, Kaa se montrait fort généreux envers son acolyte reptile. C'était peut être ça aussi : la pauvreté et la précarité rapprochait les victimes d'injustice. Et il y en avait un paquet à Fabletown et surtout à la Ferme. En songeant à nouveau à cet endroit maudit, Crock eut un frisson et se concentra à nouveau sur ce qu'il faisait, attrapant un paquet de rôti de bœuf emballé.

- Ça serait très généreux de ta part, Kaa, murmura-t-il pour ne pas se faire entendre par les employés du magasin, mais je suis certain que les animaux du zoo sont nourris avec des cochonneries toxiques... même si je dois avouer que la chasse me manque, je n'ai pas envie de m'empoisonner plus que de raison.

Des yaourts à 0% ? Crock leva un sourcil dubitatif devant le paquet de produit laitier qui lui faisait face. Il s'était toujours débrouillé avec de la viande, où était l'intérêt ?

- Je n'ai jamais mangé de ça... et franchement, ça ne me branche pas du tout. T'es sûr de toi ? demanda-t-il en prenant un pack de yaourt dans une main en le faisant tourner pour le regarder en détail, avec un air dégoutté sur le visage. Enfin, de toute façon, ça ne pouvait pas faire de mal, il fallait juste s'y habituer et Kaa lui avait suffisamment rendu service aujourd'hui pour qu'il ait confiance en lui.

- Si la lumière te fait mal aux yeux, rentre dans le sac. Tu vas finir par attirer l'attention des mund...

La montagne de muscle s'interrompit en remarquant un agent d'entretien qui les observait depuis visiblement au moins cinq bonnes minutes. Il avait surtout le regard fixé sur la queue de serpent qui se baladait un peu partout. Par réflexe, Crock referma son manteau, ramenant durement la queue du serpent dans le sac avant de se diriger vers la caisse, profitant de l'état de choc de l'employé pour vite déguerpir.
La caissière les regarda avec toujours cet air suspicieux alors qu'elle passait les articles nonchalamment. Trop lentement au goût de Crock qui vit bientôt l'agent d'entretien reprendre ses esprits et courir vers eux. Poussant un grognement, le crocodile à forme humaine donna un violent coup de poing qui assomma la caissière sur le coup, pris ses sacs sous le bras et sortit en trombe du magasin.
Il courut pendant dix bonnes minutes avant de s'arrêter, reprenant son souffle en s'appuyant contre la clôture d'un parc, le froid commençait à nouveau à paralyser ses membres et sa vue se faisait un peu plus trouble à cause de ses carences.

- Bon sang... Il faut qu'on... rentre... Je...

Mais il n'eut pas le temps de finir de parler que la masse imposante du reptile s'effondra sur le sol, face contre terre, faisant s'envoler la neige au passage dans un nuage blanc et cotonneux. Il était encore en partie conscient mais son métabolisme s'était ralentit à un point critique et, ses yeux encore ouverts fixaient son environnement floutée, sa respiration éreintée créant des vapes de fumées blanches.

Jeu 22 Jan - 16:20
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Tout n'était que chaos dans l'esprit de Kaa. Le python avait brutalement rejoint le sol lors de la chute de Crock. L'incident au supermarché, la chute soudaine, les derniers mots de Crock, le silence soudain... Le cœur du reptile pulsait à tout va, tandis que le pire se tramait dans son esprit. Kaa se contorsionna pour sortir du sac, faisant fi des mundanes qui pourraient l'apercevoir. Chance pour eux, le froid semblait éloigner les passants. Ne restaient dans le parc que des vagabonds qui s’emmitouflaient dans leurs pardessus crasseux.

Le python frissonna en se retrouvant à l'air libre. Le froid s'insinuait dans tout son corps, menaçant de lui faire subir le même sort que Crock. Kaa se précipita pour rejoindre la tête du Fable. La vapeur qui sortait de la gueule du crocodile le rassura en partie. Kaa était conscient que le temps leur était compté. Le python étendit son corps, enserrant les poignets de Crock dans ses anneaux.

« Je vais te ssssortir de là. Tiens bon. »

Serrant les mâchoires le python se mit à tracter le Fable, tout en veillant à obliquer vers la ruelle la plus proche. Ils devaient quitter les grandes avenues et, si possible, rejoindre les égouts et leur chaleur au plus vite.

Assis sur un banc, un mendiant observait le curieux manège. Levant son bras qui tenait une bouteille en plastique emplie d'alcool à bas prix, l'homme grommela « J'avons trop bu ! » avant de s'écrouler sur son banc pour s'endormir.

Kaa ahanait de son côté. C'est que Crock pesait son poids ! Le reptile osa même faire de l'humour malgré la situation. Un moyen comme un autre d'éviter de perdre pied.

« Tu devrais... te mettre... au régime... Cr-argh ! »

Kaa stoppa net dans la ruelle qu'il venait d'emprunter. Une femme lui faisait face ! Probablement une fable ! Impossible qu'elle n'ait pas vu le python qui se trouvait à ses pieds. Il aurait fallu qu'elle soit aveugle.

Kaa fixait la silhouette humaine, le souffle court. Déjà tout un cauchemar prenait forme dans son esprit. Il se voyait déjà revenir avec Crock à la ferme, tous deux à jamais prisonniers dans une cage. D'ignobles Fables enfantins riraient de leur mésaventure, leur jetant des cacahuètes comme les enfants mundanes le faisaient dans les zoos.

La femme dut se répéter pour que ses paroles parviennent jusqu'à l'esprit embrumé de Kaa.

« Mais qu'est-ce que vous fichez là, les écailleux ? »
« H-Holly ? »

La femme abaissa son écharpe, dévoilant mieux son visage. Kaa reconnut la Fable-troll, tenancière d'un bar au sein même de New York.

« É-Écoute, j-je peux tout expliquer.... Ccc'est ma faute, sssi Crock est comme çça. N-Ne dis rien à Miss... »
« J'dirais rien, grommela Holly. Mais toi et ton pote z'avez besoin d'un coin chaud sinon le froid va vous tuer. Si c'est pas les mundanes. Pousse-toi. »

Kaa obtempéra sans mot dire, s'écartant du corps de Crock.

La silhouette de Holly se fit plus imposante, ses épaules s'élargirent. Laissant sa véritable nature prendre le dessus, la troll saisit Crock, passant un des bras du Fable autour de ses épaules.

« Allez, l'écailleux. J'connais des chemins d'traverse pour éviter les mundanes. Porte mes commissions. »

Avisant le sachet en carton abandonné par Holly, Kaa s'en saisit tout en attrapant les commissions de Crock. Le reptile avait grand besoin de ces denrées. Ni une, ni deux, le python suivit Holly, collant son corps au plus près du sol pour éviter tout regard suspicieux malgré les ruelles désertes empruntées.

Citation :
Je me suis rappelée de nos MPs et de notre projet de ramener nos reptiles au Trip Trap. Du coup je me suis permise de faire intervenir Holly en guise de PNJ, j'espère que ça te gêne pas ! Du coup je pensais continuer le rp au bar, que ce soit à la suite ou dans un autre sujet. C'est comme ça te branche ! Dance
Lun 26 Jan - 18:24
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