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Une dure journée touchait à sa fin pour l'agent de sécurité des Woodlands. Exténué, le colosse avait eu la bonne surprise de découvrir que Grimble serait aux abonnés absents pour toute la durée du jour. D'un côté, cela ne changerait pas vraiment de d'habitude, où le collègue du Sasquatch passait son temps à dormir. Mais c'était toujours rassurant de se dire que si un problème survenait, on avait autant de chance de venir réveiller le feignant que faisait son camarade plutôt que d'appeler Terry. Cependant, suivant la loi d'un certain mundane qui dit que si quelque chose peut aller mal, ça ira mal, c'est ce jour-ci qu'avaient choisi la plupart des Fables venu pour toutes sortes de raisons aux Woodlands pour être particulièrement désagréables. Des disputes entre voisins, des plaignants qui haussaient trop le ton, des frustrés qui voulaient passer leurs nerfs sur le mobilier, la liste n'en finissait pas, et en l'absence du dormeur, Terry était appelé partout. L'avantage, cependant, d'être un colosse dépassant les deux mètres, était que la grande majorité des Fables se calmaient rien qu'en apercevant sa silhouette massive se profiler. Les plus téméraires – beaucoup moins nombreux que les précédents – n'avaient quant à eux besoin que d'un rappel à l'ordre. Si Terry n'était pas un troll, il savait se montrer aussi intimidant qu'eux. Seulement voilà, malgré l'aisance du Sasquatch à effectuer son travail de maintien de l'ordre dans le centre névralgique de Fabletown, l'accumulation de petites choses finissaient par venir à bout de son endurance. Il n'était pas rare que les ascenseurs soient occupés, et il connaissait les escaliers par cœur à force de les monter ou de les descendre pour intervenir aux quatre coins des Woodlands.
La journée touchait à sa fin lorsque le Sasquatch fut congédié. Fatigué, il n'en avait néanmoins pas fini pour aujourd'hui. S'il aurait été ravi d'aller s'allonger dans son lit et dormir jusqu'à l'aube, il n'en ferait rien, car aujourd'hui, il devait voir son autre employeur, l'un des hommes les plus influents de Fabletown si ce n'était le plus influent, et incontestablement le plus riche : Bluebeard. Travaillant régulièrement pour lui, Terry s'était souvent demandé ce qui avait poussé l'investisseur à se tourner vers ses talents à lui, nouveau venu dans la ville. Bien entendu, il s'était défendu de le demander à son employeur, cette question lui brûlerait probablement les lèvres encore longtemps, ou peut-être parviendrait-il à trouver la réponse, un jour... Il monta dans son appartement, aux étages résidentiels. Devant l'homme le plus riche de Fabletown, le minimum était d'être présentable. Et les vêtements froissés de Terry ainsi que sa mine déconfite ne donnaient pas du tout un effet approprié. Franchissant le seuil de son chez-lui, Terry se garda de passer la « décoration » en revue – il la connaissait par cœur – et se dirigea vers un petit lavabo surmonté d'un miroir. Retirant son chapeau, il s'aspergea le visage d'eau froide à plusieurs reprises dans le but de se réveiller. Fixant son reflet dans le miroir, il s'immergea un instant dans un monde qui n'appartenait qu'à lui, le néant de sa conscience, le flou de ses pensées et de ses souvenirs. Le clapotis régulier de l'eau coulant du robinet mal fermé finît par le ramener à lui. Forçant à peine pour couper l'arrivée d'eau, l'agent de sécurité changea de costume, en enfilant un nouveau tout à fait semblable au précédent, et replaça son éternel chapeau sur sa tête. Il n'en avait techniquement pas besoin, il allait gravir quelques étages, toquer chez son patron et le retirer par politesse et respect, mais c'était ainsi. S'il était de notoriété publique que le Shérif ne sortait jamais sans un paquet de cigarettes de qualité médiocres, Terry, lui, ne se déplaçait jamais sans son chapeau. Le déposant sur ses cheveux coupés courts, il mangea sans faim, avalant rapidement un plat réchauffé et un café sans sucre afin d'être capable, dans quelques heures, de ne pas céder à la fatigue. Il se fit un devoir de faire la vaisselle avant de repartir, ce afin de ne pas avoir à la faire en rentrant. S'observant une nouvelle fois dans la glace, il se trouva aussi acceptable que possible compte tenu des circonstances. Il rajusta sa cravate, soucieux de ne pas paraître négligé, et sortit enfin de son appartement.
Il devait être un peu plus de dix-huit heures lorsque Terry sortit de l'ascenseur à l'étage où résidait son patron. Il marcha doucement mais résolument, son regard dirigé vers la porte du maître d'escrime. Ses pas résonnant dans le couloir vide, encadré des deux côtés par des portes. Le Sasquatch paraissait presque comme un intrus en ce lieu. Sa démarche assurée et, contrairement à ce qu'aurait laissé penser son physique, légère, le portait vers une porte qu'il avait appris à reconnaître par cœur. S'arrêtant devant cette dernière, il prit son temps afin de rajuster sa cravate et son chapeau. C'était un rituel nécessaire, car son employeur n'était définitivement pas n'importe qui. Lorsqu'il fut assuré que sa tenue ne pouvait pas paraître plus organisée, que ses yeux ne clignaient pas abondamment, que la fatigue ne tirait pas ses traits et de tout un tas de petits détails, Terry toqua deux fois à la porte de son employeur. Deux fois, parce que la plupart des gens toquaient trois fois, plus lorsqu'ils étaient impatients, rarement moins. Ça n'avait rien d'un code, ou d'une quelconque façon de le reconnaître, Terry toquait simplement deux coups aux portes, afin de se différencier de la plupart des gens ? Peut-être, mais là n'était pas la question. Il fixa la porte devant lui, attendant une quelconque invitation à entrer, ou simplement des bruits de pas annonciateurs de quelqu'un qui viendrait lui ouvrir. Les bras le long du corps, la tête légèrement baissée pour que le chapeau jette de l'ombre sur ses yeux – et parce qu'il était plus grand que Bluebeard – le dos droit, le visage fermé, il attendait sans s'annoncer, car il était sûr que de toute façon, l'investisseur savait qui venait de porter deux coups sur la porte de son appartement.
Mer 14 Jan - 1:37
Invité
Juste pour le travail
La journée avait été d'une langueur rarement vue. On ne cessait de parler du travail des intendants comme étant uniquement celui des sorcières et du shérif, mais brasser une énorme somme d'argent pour veiller au fonctionnement d'une ville entière n'était pas une sinécure. Encore plus quand Bluebeard n'avait aucun pouvoir exécutif, et devait attendre l’approbation du maire et de son adjointe. Sa journée devait donc se résumer à lire des tonnes de paperasses en surveillant d'un œil l'avancement de la bourse en passant des coups de fils toutes les deux minutes pour être certain que le vent soufflait dans la bonne direction. Le reste de son travail de la journée fut de prendre en compte les doléances des citoyens et les recommandation de la ville de New York pour les travaux de modernisation qui coûtaient généralement un bras. Si au final Bluebeard pouvait se féliciter de ne pas avoir eu à quitter son bureau, ses yeux exorbités, penché sur ses notes à faire des calculs complexes, étaient un bel exemple de la fatigue qu'il devait ressentir. Hobbes lui apporta son énième café de la journée, tout simplement parce que Bluebeard ne lui avait pas encore dit de commencer le repas, mais le grand gobelin lui avait régulièrement demandé si il souhaitait quelque chose de particulier. L'intendant le congédia poliment, mais il ne dirait probablement pas non à un massage quand il aura fini son travail de la journée.
Pourtant Bluebeard n'était pas spécialement stressé ou inquiet. L'habitude était probablement pour beaucoup, mais il fallait dire aussi qu'il n'était pas du genre à avoir un soudain manque de confiance en lui. Sûr de sa capacité à dealer avec ce genre d'affaire, il n'avait aucune pression, et se contentait de prendre le travail comme il venait, et à présenter les situations au Roi Cole, et à retourner dans les abysses de son château une fois que tout était terminé. Relevant la tête en faisant craquer son cou pour la huitième fois depuis le début de la soirée, il entendit deux coups bien reconnaissable à la porte. Assez pour que Bluebeard lève la tête vers l'horloge imposante de son bureau. Le château était certes très grand, mais tellement vide que le moindre bruit à la porte principal raisonnait sans mal. Hobbes apparut dans son bureau, l'air de demander si c'était à lui d'y aller. Se pinçant l'arrête du nez en se levant, il finit par dire à son majordome :
« Inutile Hobbes, merci bien. Tu peux aller préparer le repas. »
Terry dut patienter une paire de minute le temps que Bluebeard fasse le chemin jusqu'à la porte. Si l'intendant se méfiait toujours un peu de Monsieur Johnson, il fallait avouer que son opinion envers lui n'avait fait qu'évoluer avec le temps. Pas humainement parlant, vu que les deux hommes n'avaient fait que discuter vaguement sans vraiment échanger quoique ce soit. Mais Terry faisait du bon travail. Même en regardant de loin, woodland avait un sentiment général de sécurité bien plus grand depuis que le Sasquatch avait rejoint la famille. Il était peu difficile de faire pire que Grimble, certes, mais Terry avait de la zèle et tenait à faire son travail correctement. Même si il ne voulait pas, peu de gens passeraient au travers du colosse, et certainement pas Bluebeard, bien qu'il faudrait lui arracher les ongles à l'azote liquide avant qu'il ne le confesse. Au delà de son bon travail, ce qui frappait toujours dés que Bluebeard ouvrait la porte, c'était de voir avec quel sérieux Terry se présentait devant lui tout les soirs. Oh certes, il devait avouer avoir mis du temps à se rendre compte, mais ce n'était pas tout le monde qui avait assez de respect envers lui pour être un minimum présentable, pour se présenter tout court face à lui d'ailleurs. Bluebeard était étonné, il devait l'admettre. Il aurait cru que voilà longtemps que Terry aurait écouté les rumeurs de tout ceux qui le méprisaient, à savoir : l'intégralité même du bâtiment. Peut-être qu'il l'avait fait mais qu'il pensait avoir une augmentation en se conduisant bien. Qui sait ? Mais pour l'heure, il faisait du bon travail. Que demander de plus au final ?
« Bonsoir Monsieur Johnson, excusez donc ma mine, dure journée. »
Fit il le menton fier, en rajustant, bien inutilement sa chemise. Bluebeard se décala sobrement d'un pas et l'invita à rentrer.
« Puis-je avoir un rapport de ce qu'il s'est passé aujourd'hui ? » Demanda-t-il
Sam 24 Jan - 23:23
Invité
L'attente parut longue avant que Terry n'entendit les premiers bruits de pas de l'autre côté de la porte. Immobile, respirant régulièrement, il se tenait là, planté comme un piquet devant une porte dont il attendait patiemment l'ouverture. Sans bouger, il tenta de discerner une quelconque imperfection dans sa posture ou sur sa tenue, et soupira doucement lorsqu'il s'aperçut que ça faisait dix fois qu'il s'inspectait ainsi. Il n'était pourtant pas maniaque, il n'était pas du genre à repasser trois fois son costume ou à ranger les livres par ordre alphabétique et tous du même côté, cependant il faisait toujours un effort, et il ferait probablement toujours un effort malgré le temps qui passerait. D'un côté, il trouvait simplement ça poli, de se présenter chez quelqu'un de sorte qu'on ne ressemblait pas à un mendiant, de plus, ce quelqu'un n'était pas Grimble ou un voisin, mais Bluebeard, l'homme d'affaire le plus riche de Fabletown, et accessoirement son patron. Bien que parmi les bruits de couloir, les plus répandus étaient des quolibets à l'encontre de l'investisseur, Terry n'en avait cure. Les oui-dires n'avaient aucune importance, car les colporteurs de ragots ne faisaient que répéter l'avis d'une personne tierce, probablement sans avoir jamais essayé d'approcher le sujet de ces élucubrations. Terry respectait son patron, un respect inspiré par aura permanente d'autorité, et une prestance tout à fait naturelle. Si l'agent de sécurité était plus grand que Bluebeard, ce dernier savait paraître grand également, et le Sasquatch n'aurait jamais osé regarder cet homme de haut ou avec un quelconque mépris dans le regard. Pour le peu qu'il le connaissait, c'était un homme avec ses idéaux, qui faisait son travail, et qui vivait avec son passé, comme bien d'autres Fables.
Un jour, il tenterait de remonter jusqu'à la source de ces rumeurs, car la description qu'on faisait de son patron ne coïncidait vraiment pas avec ce qu'il voyait de lui. Peut-être que le fait d'avoir oublié son passé influençait sur son jugement, que le fait de ne pas se rappeler des Royaumes donnait une vision moins globale au Sasquatch...
Sa réflexion fut interrompue en même temps que les bruits de pas, la porte bougea devant lui, s'ouvrant sur un Bluebeard dont l'aura frappa directement le Sasquatch. Si l'homme semblait lui aussi proie à la fatigue, il n'en restait pas moins impressionnant. Son crâne rasé et sa barbe finement taillée lui donnaient une allure d'homme sérieux qui lui allaient très bien, le tout rehaussé par des lunettes qui ne le dévalorisaient pas. Cependant, il fut pris de court lorsque Bluebeard lui demanda de l'excuser de sa mine fatiguée, c'était exactement ce que Terry allait dire !
-Bonsoir Monsieur. Ne vous en faites pas, la journée a été particulièrement éreintante pour nous tous je crois.
Un « Monsieur », sobre et cordial, comme à son habitude. Cependant il avait du improviser la suite de la réponse, car il ne se voyait pas répéter mot pour mot ce que son employeur venait de dire. Il espérait que ce ne fût pas trop familier, mais ne se posa pas la question longtemps. Invité à entrer, il le fit doucement, retirant son chapeau en même temps qu'il passait la porte, il garda ce dernier dans sa main droite qu'il joignit à la gauche derrière son dos, dans une position similaire à un garde à vous, après avoir fait quelques pas de côté afin de se retrouver face à son employeur après avoir passé la porte. Ce dernier lui demanda d'ailleurs un rapport de la journée. Classant les informations en quelques secondes dans sa tête, le Sasquatch choisit de ne rien omettre, même des informations futiles ou que l'investisseur était susceptible de déjà savoir : après tout, ce n'était pas à lui de définir quelle information était importante ou pas. Un rapport était un rapport, sans omission.
-Eh bien, outre l'absence de Grimble à son poste, les personnes venant faire des doléances aux Woodlands étaient particulièrement agitées aujourd'hui. Non seulement il y en a eu beaucoup plus que d'habitude, mais surtout leur satisfaction n'allait pas avec leur nombre. Aucun incident n'a éclaté cependant, même s'il s'en est fallu de peu aux alentours de quatorze heures trente, où un accrochage a eu lieu à la sortie d'un ascenseur au rez-de-chaussée. Je n'ai cependant pas croisé le Shérif aujourd'hui, il semblait également absent. L'adjointe du maire, miss White, était tellement débordée qu'elle est à peine sortie de son bureau. Je crois que c'est à peu près tout ce qui s'est passé de notable, du moins, à ma connaissance, Monsieur.
Encore ce « monsieur », cette fois pour ponctuer la phrase. Mais ce n'était pas dans l'espoir de se faire bien voir que le Sasquatch restait si poli et respectueux, c'était simplement du professionnalisme, c'était, selon lui, ainsi qu'un subordonné s'adressait à un supérieur.
-En quoi d'autre puis-je vous être utile Monsieur ?
L'agent de sécurité n'avait pas l'habitude de prendre des initiatives, cependant il tentait de faire preuve de plus d'interaction, afin d'être – un peu – plus qu'une statue qui répond quand on lui adresse la parole. De plus, si sa démarche pouvait paraître celle de quelqu'un de pressé d'en finir, il n'en était rien. Terry serait resté jusqu'à l'aube si son employeur le lui avait demandé, et ce sans dormir – même si le lendemain se serait révélé une véritable épreuve –.
Lun 26 Jan - 5:15
Invité
Juste pour le travail
Pour être tout à fait franc, Bluebeard ignorait si Terry écoutait oui ou non les rumeurs autour de lui. Il ne fallait pas être sourd pour les entendre, si bien que même l'intéressé était toujours au courant du méprit qui l'entourait, de l'avis perpétuel des autres sur ses diverses actions, et du mécontentement croissant au sujet de n'importe quel de ses faits et gestes. Au final, c'était peut être mérité, mais Bluebeard était un homme pragmatique qui n'était pas ici pour se faire des amis. Mais les fables étaient des êtres rancuniers, il le savait, après tout il en était un lui aussi. Armistice ou pas, le moindre écart fait pouvait avoir des répercussions immenses, comme un simple caillou provocant une avalanches. Or ici, on ne parlait pas d'une simple impolitesse, mais plutôt du fait qu'il les avait ouvertement privé de tout confort, et dans le monde le plus capitaliste existant. Effectivement, Bluebeard ne pouvait pas vraiment monter patte blanche pour cette situation, mais à vrai dire, il s'en fichait bien. Personne ne lui avait fait de cadeau à lui non plus, et en contrepartie cet argent était avant tout utilisait pour eux. Les rumeurs sur le fait qu'il achetait régulièrement le maire et son adjointe à grand coup de pot-de-vin lui faisait ni chaud ni froid. Déjà cela prouvait la très basse estime sur le gouvernement mis en place, qui accepterait n'importe quoi avec une patte bien graissée, mais surtout c'était parfaitement faux, et donc Bluebeard n'y voyait même pas l'intérêt de se justifier. C'était de l'énergie dépensée pour rien, et il en fallait bien pour gérer un endroit pareil sans avoir constamment envie de se taper la tête contre les murs.
Cependant, qu'il soit sujet ou non à écouté les bruits de couloirs, il fallait admettre que Terry présentait bien. Cette habitude qu'il avait d'être toujours digne devant son employeur plaisait bien à ce dernier. Dans les royaumes était une habitude, mais ici cela avait été très vite perdu, au profit d'une lourde atmosphère. Mais l'intendant ignorait assez la raison pour laquelle il faisait tout cela. Voulez-t-il juste être présentable par pure noblesse d'âme ou alors tentait-il de gagner des points ? D'un côté ou de l'autre, Bluebeard ne le blâmerait pas. Si c'était un tire au flanc il aurait probablement grincer des dents, mais Terry était un bon élement, et quand on ne pouvait pas faire confiance à Grimble, l'avoir ici était rassurant.
Il ne fut pas surprit d'entendre que ce dernier n'avait toujours rien fait de sa journée. De l'argent dépensé en l'air, mais Bluebeard n'avait jamais été capable de le renvoyer, avec le temps il avait oublié pourquoi, voilà tellement longtemps qu'ils étaient ici et s’embarrasser de ce genre de détail était devenu superflu. Prêt à congédier Terry pour qu'il retrouve son foyer et un repos bien mérité, il tiqua quand il parla d'un accrochage. Retournant son regard vers le colosse en fronçant les sourcils. Alors que ce dernier lui avait demandé si il y avait encore quelque chose à faire pour lui, Bluebeard hocha la tête.
« Oui, en effet, je me vois obligé de vous retenir un peu : Si la journée a été agitée, j'aimerais en savoir plus sur ce que vous appelez un accrochage. »
Surtout si ça aurait pu débouler sur quelque chose de pire. Et vu qu'il n'avait pu en parler ni au Sherif, ni à l'adjointe au Maire, il fallait au moins qu'il soit au courant. Bluebeard n'était pas très bon pour régler les conflits de voisinage, quoiqu'il fallait au moins admettre que dés qu'il arrivait quelque part, les gens oubliaient soudainement leurs prises de bec pour trouver un ennemi commun en sa personne. Bluebeard l'invita à avancer dans l'appartement, ou plutôt le château, d'un geste sobre de la main et sans sourire. Geste d'une rareté incommensurable chez lui, mais il faisait assez confiance à Terry pour le laisser pénétrer les lieux.
« Hobbes ? » Appela Bluebeard en direction des cuisines, sachant bien que le grand gobelins l'entendait d'ici. « Nous serrons trois pour dîner. »
Il se tourna une dernière fois vers Terry « Procédez je vous prie. » Fit il sobrement, quoiqu'un peu prestement, pour l'inciter à en parler.
Jeu 12 Fév - 12:04
Invité
Le froncement de sourcils de son employeur à la mention de l'accrochage confirma à Terry qu'il avait bien fait de ne rien omettre, même si ça pouvait lui paraître anodin. Les incartades de ce genre étaient certes rares aux Woodlands, cependant elles arrivaient, et étaient toujours contenues avant que ça ne devienne grave. Malgré tout, l'intendant voulait en savoir plus sur cet incident, et c'était tout à son honneur, et c'était le devoir de Terry de lui fournir le plus d'informations possibles. Alors qu'il commençait à rappeler à sa mémoire les éléments de cet accrochage – les protagonistes, les spectateurs, les circonstances et tout détail qui aurait pu avoir une importance quelconque – Bluebeard l'invita à s'enfoncer plus en avant dans les profondeurs de son appartement. D'abord surpris – bien qu'il ne le laissa pas voir –, le Sasquatch s'avança à la suite de l'investisseur avec un sentiment mêlé de gêne, de curiosité et de fierté. Gêne qui s'accentua d'ailleurs lorsque son employeur annonça à Hobbes, le grand gobelin noir qui lui servait de majordome, cuisinier, garde du corps et « homme » à tout faire en général, que Terry dînerait ici. Il se dît à cet instant qu'il n'avait jamais croisé ledit gobelin plus d'une seconde ou deux, le majordome savait se faire discret, et pourtant, pour ce que l'agent de sécurité en avait aperçu, il semblait être assez robuste...Comme lui. Cette réflexion en attira une autre, jusqu'à quel point les deux Fables se ressemblaient-ils ? Tous deux discrets malgré une carrure imposante, tous deux loyaux et serviables, tous deux vêtus de sombre...Et tous deux au service de l'homme le plus riche des Woodlands. Un demi sourire perça sous la moustache du Big Foot, mais comprenant que ça pourrait être mal interprété, il le gomma immédiatement pour adopter une expression faciale plus neutre. Dîner avec son patron, voilà qui lui donnait une première raison de se sentir intimidé, car si le château ne suscitait pas chez lui cette nostalgie des Royaumes ou ce genre de choses en raison de son amnésie, les interactions sociales – qui plus est, avec un supérieur hiérarchique pour le coup – n'étaient définitivement pas son point fort, et il espérait ne pas faire de boulettes. Mettant les mains dans le dos tandis qu'il marchait, il se les triturait distraitement jusqu'à ce que son patron l'invite à parler plus en détails de cet « accrochage ».
-Eh bien, en début d'après-midi, alors que je tenais le poste au rez-de-chaussée, j'ai entendu deux personnes s'invectiver dans l'ascenseur alors que ce dernier n'était pas encore ouvert. Deux voix masculines, dont une que je connaissais. Lorsque l'ascenseur s'est ouvert, j'ai pu identifier au moins l'un des deux protagonistes, il s'agit d'un investisseur venu d'Orient, qui vient de temps à autre à Fabletown pour affaires...Et d'autres choses, son nom est Evan. Il a manqué d'en venir aux mains avec son interlocuteur, mais je les en ai dissuadé.
Il passa les détails sur la façon dont il l'avait fait, car c'était assez banal, il s'était placé entre les deux hommes, les avait fusillé du regard et leur avait demandé de rester calmes s'ils ne voulaient pas avoir de problèmes. Evan l'avait ensuite réprimandé, car il avait été son subalterne lors d'une affaire dont Terry gardait un souvenir très personnel, mais le Sasquatch lui avait fait comprendre que son travail, de jour, était la sécurité des Woodlands, et qu'il le prenait très à cœur. Ses « arguments » étaient assez convaincants pour que l'oriental ne cherche pas à franchir la limite, et les deux hommes, après des regards noirs et de fausses excuses, s'en étaient allés chacun de leur côté.
-Malheureusement, je ne connais pas l'autre personne impliquée. C'était un homme de taille moyenne, légèrement enrobé, avec des lunettes rondes et un double menton, des cheveux bruns courts, des yeux bleus enfoncés dans leurs orbites et des oreilles assez volumineuses. Il portait des vêtements de ville, son ton de voix était assez grave cependant, et n'allait pas avec sa carrure. Plus petit qu'Evan, il se campait sur ses deux jambes et ne trahissait pas de véritable tension, il semblait en confiance malgré le fait que ce qui aurait pu être son adversaire était plus grand et musclé que lui. Je pense aussi qu'il était gaucher compte tenu de sa postureTerry s’arrêta soudain, conscient qu'il entrait dans des détails techniques qu'il n'avait remarqué que parce qu'il était habitué à sonder les gens selon leur posture et leur comportement, afin de définir s'ils représentaient une menace pour leur entourage et surtout, de quelle façon les contrôler efficacement s'il devait en arriver là. Mais ce n'était définitivement pas le genre de détails dont son employeur se souciait. Quant à Evan...L'homme est assez reconnaissable, et je crois que beaucoup sauront vous le décrire mieux que moi Monsieur.
Cette retenue lorsqu'il parlait d'Evan provenait de cette fameuse nuit, où il avait travaillé pour lui. Le secret professionnel l’empêchait de trop en dire, techniquement, dévoiler le nom du Fable était déjà une entorse, mais s'il n'en disait pas plus, il ne l'aurait pas trahi. Il espérait secrètement que l'Intendant ne lui pose pas plus de question sur ce personnage, car il lui répondrait au maximum de ses capacités, sauf si la conversation dérivait sur la nature du travail qu'il avait eu à effectuer. Attardant un instant son regard sur la sublime décoration de la demeure de son employeur, le Sasquatch reprit.
-Les deux hommes n'ont plus fait parler d'eux par la suite, le petit est sorti d'un air mécontent, mais toujours confiant, tandis qu'Evan, plus énervé, s'en est retourné aux étages résidentiels. Je ne connais pas la nature de leur dispute cependant, car ils s'exprimaient dans un langage que je ne connais pas, j'en suis désolé Monsieur.
Il avait dit tout ce qu'il savait, ou du moins, tout ce qui lui avait paru important, tout ce qui lui était revenu sur le moment. Il répondrait à toute interrogation de son employeur, il avait encore beaucoup de détails « pratiques » en tête, mais c'étaient des détails qui le concernaient lui, en tant qu'agent de sécurité, des détails de la même importance que la main directrice ou la qualité d'un appui au sol. Suivant toujours son patron d'une démarche qui faisait bien moins de bruit qu'elle ne l'aurait dû, le Big Foot fixa toute son attention sur son patron, sur la façon dont il réagirait à ce qu'il venait de lui apprendre, et sur ce qui allait suivre.
Spoiler:
Je suis vraiment désolé du temps que j'ai mis à répondre :/ « tout ça pour ça » je me dis au final, car je fais pas avancer grand chose, vraiment désolé J'espère que ça te convient néanmoins, et si tu veux que j'edit, n'hésite pas à me MP.